La politique n’a évidemment rien de commun avec le sport.  Même si feu Yvan Lagesse considérait que le Mauricien affiche sensiblement la même passion pour ces deux passe-temps.  Car contrairement au sport, la politique s’accommode rarement du fair play.  Elle est souvent émaillée de crocs-en-jambe, de coups bas et de retournements de maillots.

Mais si malgré tout, et pour une fois, on essayait d’amalgamer les deux.  En injectant à la politique une dose de fair play.  Et si on s’appuyait sur une des mesures préconisées dans certaines disciplines sportives, dont le football et le volley, pour tenter de dénouer le dilemme qui se pose à la mairie de Curepipe depuis la proclamation des résultats du scrutin municipal de dimanche dernier.

En football ou en volley-ball, quand deux équipes bouclent un championnat avec un même nombre de points, elles sont tout simplement départagées à la différence de buts ou de manches.  Après le scrutin de dimanche dernier, les deux principaux blocs ont terminé sur la même marche du podium.  Ils ont fait élire le même nombre de candidats dans cette ville, soit sept chacun.  Les deux listes n’ont cependant pas recueilli le même nombre de suffrages.  Aussi, pourquoi ne pas s’en remettre à un deuxième critère, à savoir la différence de suffrages, pour tenter de dénouer l’imbroglio qui se pose ces jours-ci dans la Ville lumière?

Il suffirait pour Mario Bienvenu, le nouveau conseiller du MMSD, d’accorder son soutien au conseil municipal à l’équipe dont les candidats ont engrangé le plus grand nombre de votes directs.  Un tel recours aura, à la fois, le mérite d’être transparent, sera plus facile à justifier, éviterait d’inutiles et inavouables tractations.  Il sera aussi, et surtout, respectueux du choix de l’ensemble de l’électorat curepipien.  Puisque, à parler de démocratie, c’est, d’abord et avant tout, de cela qu’il s’agit.

Renaud MARIE