Alors que les Rodriguais ne sont toujours pas plus éclairés sur l’éventuel remplacement du MV Mauritius Pride, le silence de la Mauritius Shipping Corporation Limited (MSCL) est assourdissant.

Le bateau, qui dort en rade de Port-Louis depuis son départ de Rodrigues le 24 janvier dernier, verra son certificat de navigabilité expirer en juillet prochain.

Pourquoi a-t-on pris la décision de le stopper dès janvier, sans en avertir la population rodriguaise ? Personne ne le sait. Les stevedores qui manipulent les conteneurs ont également été pris au dépourvu et ne savent toujours pas de quoi demain sera fait. «Certains vont vraisemblablement être mis à la porte», nous a confié une source.

Et la direction de la MSCL ne semble pas pressée de donner des éclaircissements. C’est à croire que «personn pa dwa Rodrige lesplikasyon». Entre-temps, la desserte Maurice-Rodrigues est assurée uniquement par le MV Mauritius Trochetia. Ce qui n’est pas pour arranger les choses. On est en droit de se demander ce qui va se passer au cas où ce navire également tombe en panne.

Deux voyages en mars

Un jeune homme qui souhaitait se rendre à Maurice récemment à bord du MV Mauritius Trochetia, qui a quitté Rodrigues le mardi 11 février, n’a pas pu le faire pour des raisons évidentes. «Mo ti pe byen bizin ale. Mo tinn gayn enn ti boulo Maurice. Ler mo al rod biye dir moi rest zis de biye ek sak biye kout Rs 5 253. Mo pa en mezir pou pay sa kantite larzan la», a-t-il déclaré.

Ce qui laisse comprendre que le MV Mauritius Pride était destiné aux passagers qui ont peu de moyens, tandis que le MV Mauritius Trochetia est destiné aux personnes plus aisées. Si cette décision de la MSCL est maintenue, c’est en moyenne plus de 5 000 Rodriguais qui seront affectés par an et qui ne pourront plus voyager.

Selon certaines informations, le MV Mauritius Trochetia n’effectuera que deux voyages de mars. Un au début et l’autre en fin de mois. Ce qui laisse présager qu’il y aura probablement une pénurie de marchandises dans l’île. Mais il semblerait que personne ne s’en soucie.

Nous avons essayé de contacter le ministère responsable du Transport maritime qui nous a renvoyé à la MSCL. Des dizaines d’appels téléphoniques et de nombreux mails adressés à cette corporation n’ont rien donné. C’est, semble-t-il, motus et bouche cousue.