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Transport public : le prix du ticket augmente, la grogne aussi
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Transport public : le prix du ticket augmente, la grogne aussi
Un vif ressentiment se fait ressentir chez les consommateurs. Cela suite à l’augmentation de 12 % du prix du ticket d’autobus. Une situation qui contribue davantage aux problèmes qui rongent la Corporation nationale de transport (CNT), depuis un certain temps déjà.
La décision qui a été prise vendredi 26 juillet au Conseil des ministres, est très mal accueillie. La veille, le ministre des infrastructures publiques et du transport, Anil Bachoo, expliquait que la mesure était inévitable. La raison : l’augmentation salariale de 19 % acceptée lundi dernier par les employés du transport public. «Pena lot plas pu tir larzan», a soutenu Bachoo. Le ministre du travail, Shakeel Mohamed, a d’ailleurs expliqué lundi aux travailleurs de la CNT qu’ils devaient abandonner leur demande d’augmentation de 45 %. Cela aurait été un «coup de marteau à tous ceux qui prennent le bus», a-t-il confié jeudi à Weekly.
Du côté des syndicalistes, cette équivalence entre augmentation salariale pour les employés de la CNT et hausse du prix du ticket de bus les dérange au plus haut poin. Ashok Subron, négociateur de la Union of Bus Industry Workers (UBIW), dénonce ainsi un «amalgame ignoble». Lors d'une conférence de presse hier samedi 28 juillet, Sir Anerood Jugnauth a également fustigé ce raccourci : «Ce n’est pas la faute des travailleurs si le prix monte. Ils avaient un good casepour une augmentation salariale, c’est normal qu’ils l’aient eu !»
Pour l’opposition et pour les syndicats, la vraie raison de l’augmentation tient à la mauvaise administration de la CNT.
D’ailleurs, les problèmes à la CNT n’ont pas cessé de défrayer la chronique cette année depuis l’accident de Sorèze, le 3 mai dernier. Ce drame, qui a coûté la vie à dix passagers, a remis en question la fiabilité de la flotte d’autobus de la compagnie. Le grand public a appris alors qu’une centaine de bus achetés en 2007 sont défectueux et qu’ils n’ont pas de pièces de rechange. Ou encore qu’un appel d’offres de 2012 pour l’achat de 65 nouveaux bus n’a toujours pas abouti à cause d’irrégularités lors de l’exercice. Depuis, la réputation de la CNT ne cesse de se détériorer aux yeux de la population.
De plus, les développements de cette semaine n’apportent malheureusement aucune solution aux questions de fond qui touchent la CNT. Certes, la grille salariale des employés de la compagnie demandait à être revue, d’autant plus qu’une disparité incongrue existait entre ceux dont les salaires étaient régis par le Pay Research Bureau (PRB) et les autres. Mais aujourd’hui, les usagers devront payer davantage pour le transport, alors que les graves problèmes qui touchent la CNT persistent.
Aussi, ceux qui contestent l’augmentation des tarifs mettent aussi en avant la précipitation avec laquelle cette mesure a été prise. «Comment Anil Bachoo peut-il décider d’un coup d’une hausse du prix du ticket ? » s’est demandé hier Paul Bérenger, ajoutant qu’ «il faut normalement qu’il y ait une étude sérieuse pour examiner la question, ce qui n’a pas été fait ici.»
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