Les syndicats du port ne veulent pas d’un partenaire stratégique pour le port du pays. Ils lancent un avertissement au gouvernement et précisent qu’ils prendront les actions nécessaires s’il va de l’avant avec ce projet…

Le torchon brûle entre les syndicats du port et le gouvernement. Ils ont envoyé un document à plusieurs ministres incluant des mesures qui permettraient à la Cargo Handling Corporation (CHC) de ne pas avoir à faire appel à un partenaire stratégique. Une de ces mesures concerne la Mauritius Ports Authority. Les trois syndicats demandent à cette autorité de vendre les actions qu’elle détient dans la Cargo Handling Corporation (CHC). Selon eux, la State Investment Corporation devrait injecter plus d’argent dans la CHC.

Pour eux, l’arrivée d’un partenaire stratégique serait synonyme de la vente du port. Près de 25 ans plus tard, le port est une nouvelle fois le théâtre d’une nouvelle bataille entre gouvernement et syndicats. «Il n’est pas question de vendre le port...», lance les trois syndicats du port d’une seule voix. Ces trios syndicats sont la Port-Louis Harbour and Docks Workers Union (PLHDWU), la Stevedoring and Marine Staff Employees Association (SAMSEA) et la Docks and Wharves Staff Employees Association (DAWSEA).

Les syndicats estiment que la vente du port serait synonyme d’un retour en arrière à l’époque où le secteur privé contrôlait le port et que les employés évoluaient dans de mauvaises conditions de travail. «Nous avons renversé le gouvernement travailliste en 1982 pour que cette situation change. Et en 1983, la Cargo Handling Corporation a vu le jour», soutient un syndicaliste de la SAMSEA. Vingt ans plus tard, soit en 2003, revient la proposition d’un partenaire stratégique pour le port. «On appelle cela une trahison. Et beaucoup de ces politiques ont créé leur carrière grâce à la lutte des travailleurs du port» ajoute-t-il.

Les syndicats du port ne sont prêts de se laisser faire. Ils veulent que le gouvernement se souvienne de la force des travailleurs du port. Comment leur mobilisation dans le passé a «renversé un gouvernement.» Aujourd’hui, le combat est différent mais l’objectif est le même: s’unir pour le bien-être des travailleurs du port. Toutefois, à une semaine de la fête du Travail, ils demandent aussi aux travailleurs de participer au meeting des syndicats le 1er mai à Beau-Bassin.

Le port reste un enjeu majeur. Il est aussi vrai que les syndicats font parfois intervenir des considérations qui ne sont pas celles des employés du port. Dont des intérêts politiques voire sectaires…