Un projet de loi sur la cogestion de Tromelin par la France et Maurice devait être ratifié, jeudi 11 avril, à l’Assemblée nationale française. Le député français Philippe Folliot a protesté et réclamé qu’il soit d’abord soumis aux débats parce qu’il fait partie «d’un pan du territoire national français».

Le compromis, trouvé en 2010 entre Port-Louis et Paris après une longue dispute territoriale, devra d’abord être débattu à l’Assemblée nationale française. Le projet sur cet accord, dit de cogestion, devait être ratifié ce jeudi 11 avril par les parlementaires selon le mode d’examen simplifié. Ce projet, à l’agenda des travaux, serait passé inaperçu si Philippe Folliot, député passionné des îles éparses françaises, ne l’avait pas noté.

Sur son site le député se félicite d’avoir repéré ce projet de loi qui signifie «un grave précédent d'abandon de souveraineté». Il a dénoncé la procédure simplifiée parlementaire sans débats et sans amendement.

Sur le même sujet, le site «Le Monde» rapporte dans son édition du jour deux questions soulevées par Philippe Folliot. «Allait-on brader un pan du territoire national ? Le ferait-on sans que les représentants du peuple n'en débattent ? »

Pour le député Folliot, tel que rapporté sur son site, cela équivaut à «un abandon de souveraineté de la France sur cet îlot, certes inhabité, mais représentant un domaine maritime de 280 000 km²» . Du coup, le projet de loi a été reprogrammé en vue d’une procédure régulière, qui signifie qu’il fera possiblement l’objet de débats parlementaires.

Apres une longue dispute territoriale et des rappels faits par Port-Louis à la tribune de l’ONU que Tromelin constitue une partie du territoire Mauricien, Port-Louis et Paris avaient conclu en 2010 d’un accord de cogestion en matière de protection de l'environnement et partage de la zone économique exclusive (ZEE) de l'île.

Tromelin est défini comme un caillou dans l’océan Indien. C’est un récif de 1,5 km de long et 700 mètres de large. L’attrait de l’îlot c’est sa ZEE, l’existence d’un poste d’observation météorologique français et des recherches archéologiques sur une poignante histoire d’esclaves malgaches abandonnés lors d’un naufrage en 1761.