Les prises de positions politiques en France sur le dossier Tromelin ont étonné la diplomatie mauricienne. «Cela nous a surpris», a déclaré à l’express le ministre des Affaires Etrangères, Arvin Boolell. L’île de Tromelin est l’objet d’une dispute territoriale entre Paris et Port-Louis.

Arvind Boolell, a répondu ce jeudi 18 avril, aux réactions qu’a soulevé le dossier Tromelin depuis le jeudi 11 avril en France. Le projet de loi de cogestion de l’île par Maurice et la France, suite à un accord engagé en 2010, n’a pas été ratifié. Le député  Philippe Folliot a réclamé qu’il soit d’abord soumis aux débats parce que Tromelin fait partie «d’un pan du territoire national français». Marine Le Pen, la présidente du Front National, devait ajouter que l’Assemblée nationale s’apprêtait «à brader en catimini 280 000 km² du domaine maritime national.»

Ces discours ont surpris la diplomatie mauricienne. «Nous avons été décontenancés. Maintenant il y aura des débats (à l’Assemblée nationale française). J’espère que  cela ne remettra en cause les engagements pris. Il est question de cogestion des ressources maritimes et d’exploration archéologique,» a déclaré Arvin Boolell.

L’ambassadeur de Paris à Port-Louis, Jean-François Dobelle, rassure le gouvernement mauricien. «Cela ne remet nullement en question les engagements pris. A la demande  d’un député, il y a aura des débats, c’est une procédure qu’il faut suivre. Cet accord ne concerne pas la question territoriale,» a-t-il précisé à l’express.

Jean François Dobelle a aussi fait ressortir que la visite en début de semaine de Victorin Lurel, le ministre des Outre-mer à Tromelin, était programmée bien avant les prises de position de Philippe Folliot et Marine Le Pen. La visite du ministre des Outre-mer s’inscrit dans le cadre d’une tournée dans les îles éparses de la France.

Tromelin est une langue de sable inhospitalière d’à peine de 2 km2. Il dispose cependant d’une zone économique exclusive  de 280 000 km2 qui le rend précieux.