La polémique enfle sur la plage de Trou-aux-Biches. Jayraj Woochit, patron de North West, et Hemant Kumar Dookun, directeur de la société Blue Shell, ont tous deux un projet de location de Jet-Ski à Trou-aux-Biches. Et selon des agents rouges, il y aurait une «guerre ouverte» entre les deux hommes.

Les cadors du Parti travaillistes (PTr) ont les yeux rivés sur la plage publique de Trou-aux-Biches. Avec l’approche des élections législatives, chacun se demande lequel des agents les plus en vue du no. 5, fief du Premier ministre, haussera les enchères en vue d’obtenir les faveurs de l’État pour un lopin sur les Pas géométriques. Jayraj Woochit, patron de North West, et Hemant Kumar Dookun, dit Mike, directeur de la société Blue Shell, ont en effet tous deux un projet de location de Jet-Ski à Trou-aux-Biches.

D’ores et déjà, différents agents rouges parlent de «guerre ouverte» entre Mike Dookun et Jayraj Woochit. Connu pour son florissant business de pensions de famille (dont la Villa Maria de Trou-aux-Biches qu’il a cédée à Dass Chetty, homme fort de Navin Ramgoolam), Mike Dookun évoque «un simple différend à propos des commissions» avec Jayraj Woochit. Ce dernier semble avoir abandonné pour l’instant son projet d’ériger une boathouse sur une partie des locaux de la National Coast Guard de cette plage, peut-être pour se concentrer sur ce nouveau filon.

Certaines sources rouges indiquent qu’avec la polémique qui enfle sur la plage de Trou-aux-Biches, l’un des deux opérateurs aurait prévu de migrer vers Pointe-aux-Piments. Cette localité voisine pourrait en effet voir l’aménagement futur d’un front de mer, ce qui ne serait pas du goût de son concurrent. Les deux hommes auraient également des vues sur Blue-Bay, mais la Tourism Authority indique que deux projets ont bien été approuvés à Mahébourg et à Flic-en-Flac, mais qu’aucun permis de Jet-Ski n’a été délivré.

Mike Dookun explique qu’il opérera «dans la même zone» que Jayraj Woochit, et non à Pointe-aux-Piments ou à Blue-Bay. Face à la polémique autour de leurs projets, il explique que ce sont des «jaloux» qui sont en train de monter au créneau. «J’ai dépensé Rs 10 millions pour ce projet, dont Rs 100 000 rien que pour le permis. Les autres auraient pu faire la même demande. Ce n’est pas mon problème s’ils n’en ont pas eu l’idée», lâche-t-il. «Tout le monde est en train de parler d’un accident qui avait poussé les autorités à interdire les Jet-Ski. Récemment, il y a eu un accident de bus qui a fait de nombreuses victimes. Doit-on interdire aux bus de circuler ? Il faut légiférer contre les hors-bord, pas contre les Jet-Ski propulsés par un hydrojet sans danger», s’exclame Mike Dookun. Il explique que seulement les adultes auront le droit de faire du Jet-Ski, mais qu’ils ne les piloteront pas. Les engins seront manoeuvrés par un salarié de sa société.

Mike Dookun dément être un agent rouge. Pourtant, en 2006, l’officier Hurrydeo Raddhoa, propulsé par le PTr à la tête de la Major Crimes Investigation Team, avait été impliqué dans un incident avec le jockey sud-africain François Herholdt. Ce dernier avait été arrêté par l’équipe de Raddhoa. Il avait monté des chevaux sur lesquels Mike Dookun avait misé gros, mais il n’avait pas remporté les courses en question. Le patron de Blue Shell avait donc exigé que le jockey le rembourse. L’affaire a été évoquée à l’époque au Parlement par le leader de l’opposition, Nando Bodha.