Publicité

Tunisie : au moins 35 morts dans les violences

11 janvier 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Tunisie : au moins 35 morts dans les violences

Selon la Fédération internationale des ligues des droits de l''''homme (FIDH), au moins 35 personnes ont été tuées lors des émeutes du week-end dans le  centre-ouest de la Tunisie. 

La présidente de FIDH, Souhayr Belhassen,  a déclaré ce mardi 11 janvier que le nombre total des victimes est plus important, et pourrait tourner autour de la cinquantaine, selon le quotidien français Le Monde.  « Et là encore, ce  n''est qu’une évaluation,» a-t-elle ajouté.

Cette révolte sociale est enclenchée après le suicide d’un jeune diplômé le 19 décembre.  Mohamed Bouazizi, 26 ans,  tente de s''immoler par le feu en s''aspergeant d''essence devant la préfecture de Sidi Bouzid, au centre du pays, car  la police venait de  confisquer  ses fruits et ses légumes qu''il vendait à la sauvette pour survivre. Il meurt quelques jours plus tard, et depuis, la jeunesse tunisienne ne cesse de manifester son désespoir.

Car malgré un  taux de croissance de plus de 5 % en moyenne ces dernières années, la Tunisie n''arrive pas à offrir du travail à ses "chômeurs diplômés". Selon une étude de la Banque mondiale, 37 % des jeunes diplômés étaient toujours sans emploi trois ans et demi après l''obtention de leur diplôme !

L’économie tunisienne reste largement dominée par des activités à faible valeur ajoutée, nécessitant un niveau de qualification peu élevé, en particulier dans la production industrielle, relève la Banque mondiale.  Selon la Banque mondiale, il faudrait au moins 6 à 7 % de hausse du PIB chaque année pour réduire le taux de chômage du pays.

Autre problème : le  népotisme qui règne dans le pays et qui suscite un sentiment d''injustice.  "Ce sont les enfants les plus proches du pouvoir qui prennent les places", explique un universitaire tunisien. En effet, « le réseau, les connaissances, la famille jouent énormément ». « Beaucoup de jeunes se sentent obligés d''adhérer au RCD (Rassemblement constitutionnel et démocratique, le parti presque unique au pouvoir) pour obtenir un emploi, malgré leur formation d''ingénieur à bac +4 ou bac +5… C''est un énorme facteur de frustration" de la jeunesse, explique  Catherine Graciet, coauteur d''un livre sur la mainmise de la femme du président Ben Ali et de son clan sur l''économie du pays.

Le malaise qui touche les jeunes s''est déjà manifesté en 2008, mais cette fois, c''est quelque chose de beaucoup plus profond, assure Catherine Graciet, citée par LePoint.fr ce mardi 11 janvier.

Sources : Le Monde.fr/ LePoint.fr


 

Le Monde.fr/ LePoint.fr