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Un attentat fait 52 morts au Yémen
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Un attentat fait 52 morts au Yémen
Un attentat suicide et une fusillade ont fait 52 morts, dont plusieurs étrangers, hier, jeudi 5 décembre, au ministère yéménite de la Défense à Sanaa.
Il s'agit de l'acte le plus meurtrier commis depuis un an et demi dans la capitale yéménite. Une voiture piégée a d'abord été lancée contre les grilles du complexe ministériel puis des hommes armés arrivés à bord d'un deuxième véhicule ont pénétré dans l'enceinte et ont ouvert le feu sur les militaires et sur le personnel médical de l'hôpital militaire qui se trouve sur le site, rapportent des témoins interrogés par Reuters.
Outre les 52 morts, l'attentat a fait 167 blessés, selon le Comité de sécurité suprême. Parmi les tués figurent quatre médecins étrangers - deux Allemands et deux Vietnamiens, ainsi que deux infirmières philippines et une indienne, précise-t-il. Un proche du président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi qui rendait visite à un patient est également du nombre, selon le ministère de la Défense.
La plupart des assaillants ont été tués et les forces de l'ordre ont pu reprendre le site, ajoute-t-il.Aucune revendication n'a été formulée, mais l'opération porte la marque d'Al Qaïda, selon un expert yéménite du terrorisme islamiste.
«L'attentat s'est produit peu après le début de la journée de travail», dit-on au ministère. «L'explosion a été très violente; le site entier a été secoué; des panaches de fumée s'élevaient du bâtiment», raconte un employé qui travaille dans un bâtiment voisin.
Selon une source médicale et un responsable du ministère, les assaillants ont extrait de force un médecin occidental et une infirmière philippine qui travaillaient dans l'hôpital et les ont abattus devant le personnel de l'établissement.
Le président s'est rendu sur les lieux de l'attaque, dans le quartier très animé de Bab al Yémen, en bordure du centre historique de Sanaa. Le ministère de la Santé a lancé un appel au don de sang pour soigner les victimes.
Le gouvernement intérimaire, en proie à de sévères difficultés économiques, est confronté à un soulèvement séparatiste dans le sud, à une guérilla chiite dans le Nord et à de fréquents attentats d'Al Qaïda dans la péninsule arabique, la branche locale de la nébuleuse islamiste.
La dernière opération d'envergure contre le gouvernement remontait à juillet 2012. Un kamikaze vêtu d'un uniforme de l'armée avait abattu plus de 90 personnes lors d'un entraînement en vue d'un défilé militaire à Sanaa. Al Qaïda avait ensuite revendiqué l'attaque.
En septembre 2012, le ministre de la Défense, le général Muhammad Nasir Ahmad, avait échappé de peu à un attentat lors de l'explosion d'une bombe au passage de son cortège. L'attaque avait fait au moins 12 morts.
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