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Un "cerveau" des attentats de Bombay arrêté au Pakistan

9 décembre 2008, 01:00

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L''''un des organisateurs présumés des attaques de Bombay a été arrêté par les services de sécurité pakistanais dimanche lors d''un raid contre une base d''organisation islamiste, a-t-on appris de diverses sources à Muzaffarabad, capitale du Cachemire pakistanais.

L''armée pakistanaise a quant à elle annoncé qu''une opération visant des groupes islamistes était en cours. "Il s''agit d''une opération dirigée par les services de renseignement contre des groupes et organisations d''activistes interdits. Il y a eu des arrestations et les investigations continuent", indique un communiqué sans plus de précisions.

Un responsable du Jamaat ud Dawa (JuD), une ONG liée aux activistes, a déclaré lundi que Zaki ur Rehman Lakhvi figurait parmi les quatre ou cinq personnes interpellées lors du raid de dimanche contre un camp du mouvement Lashkar-e-Taiba, soupçonné d''avoir participé aux attaques de Bombay qui ont fait 171 morts.

Un ancien activiste qui entretient maintenant des liens étroits avec le JuD a également dit que Lakhvi, qui est l''un des responsables des opérations du Lashkar, avait été arrêté. Un responsable des renseignements a confirmé ses dires.

Tous se sont exprimés sous le sceau de l''anonymat en raison du caractère sensible des questions de sécurité.
Selon des officiers des services de renseignement pakistanais, six hommes ont été interpellés lors de cette opération dans le Cachemire pakistanais.

Le quotidien britannique The Times cite sur son site internet un responsable gouvernemental affirmant lui aussi que Lakhvi a été arrêté. L''information n''a cependant pas été confirmée officiellement.

L''unique survivant du commando qui a semé la terreur à Bombay il y a une dizaine de jours a cité Lakhvi comme l''un des cerveaux de l''opération, ont rapporté des responsables indiens.

Selon eux, Lakhvi et Yusuf Muzammil, chef des opérations anti-indiennes du Lashkar, ont donné leurs ordres par téléphone aux 10 activistes déployés dans la capitale financière indienne.

OÙ JUGER LES SUSPECTS ?

Le Pakistan réclame des preuves de l''origine pakistanaise des assaillants tout en promettant de coopérer à l''enquête, mais les tensions entre les deux voisins se sont avivées.

Les Etats-Unis ont exercé des pressions diplomatiques sur le Pakistan afin qu''il joigne rapidement le geste à la parole pour empêcher une aggravation de la crise et ils ont parallèlement demandé à l''Inde de faire preuve de retenue.

"Je pense qu''il ne fait aucun doute que le territoire pakistanais a été utilisé, probablement par des éléments n''appartenant pas à l''Etat", a déclaré dimanche sur CNN la secrétaire d''Etat américaine Condoleezza Rice.

Si l''arrestation de Lakhvi est confirmée, reste à savoir quelle sera l''attitude des autorités pakistanaises à son égard et comment réagira New Delhi. Le président pakistanais Asif Ali Zardari a déja dit que toute personne interpellée au Pakistan devait être jugée au Pakistan.

Les liens entretenus dans le passé par les services de renseignements pakistanais (ISI) avec le Lashkar et avec d''autres organisations djihadistes combattant le pouvoir indien au Cachemire pourraient dissuader les autorités pakistanaises de faire preuve d''une totale transparence dans cette affaire.

Le groupe Lashkar a été décrété illégal au Pakistan après une attaque contre le parlement indien en décembre 2001 qui avait conduit les deux pays au bord d''une quatrième guerre.

Selon des activistes, le Lashkar a transféré sa base au Cachemire indien et son fondateur, Hafiz Saeed, a quitté le groupe tout en restant à la tête du Jamaat-ud-Dawa.

JuD figure sur une liste des organisations surveillées par les autorités pakistanaises et est considéré par les Etats-Unis comme un mouvement terroriste.

 L''activiste arrêté par la police indienne après les attentats de Bombay a révélé aux enquêteurs qu''il avait suivi plusieurs mois d''un entraînement aux techniques de guérilla, organisé par Lashkar-e-Taiba au Pakistan.

REUTERS