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Un couple reverse la totalité de l’argent reçu à son mariage à une œuvre charitable

11 février 2013, 00:00

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Un couple reverse la totalité de l’argent reçu à son mariage à une œuvre charitable

Le carton d’invitation à leur mariage était clair: l’argent irait à la SACIM. Rajalingum Valaydon, établit en Angleterre depuis 1974 et Teresa Rosaline, qui viennent de se marier, ont tenu parole. Rs 25 000 seront reversées à l’institution.

Quels nouveaux mariés pensent à faire don de leurs cadeaux de mariage? Qui plus est à une institution charitable, la Society for Aid to Children Inoperable in Mauritius (SACIM) ? C’est là le bel élan de solidarité de Rajalingum Valaydon, et de son épouse Teresa Rosaline. Ils remettront bientôt un chèque de Rs 25 000 à cet organisme basé à Vacoas.

«On n’a pas besoin de cet argent», avoue Rajalingum, Mauricien établi à Colchester, dans l’Essex, en Angleterre.
«Nous avons déjà une maison là-bas et une ici», renchérit Teresa.

La somme de Rs 25 000 provient en majeure partie de leurs cadeaux de mariage.

Rajalingum, 59 ans, a épousé Teresa en secondes noces, le 2 février. Leur carton d’invitation disait explicitement : «No gift boxes.» Et que tout l’argent récolté serait donné à la SACIM. A la noce, une boîte avait aussi été disposée dans un coin de la salle. «You know, so people could give that extra note», raconte Teresa.

Après comptage des cadeaux en espèces, «nous avons récolté Rs 20 001», précise Rajalingum. Somme que le couple a décidé d’arrondir à Rs 25 000. Ce n’est pas la première fois qu’il fait un tel geste.

Il y a deux ans, lors de ses fiançailles, le couple avait reçu Rs 20 000 en cadeau de la famille et des amis. Argent qu’il a également donné à la SACIM. Et pourtant, Rajalingum Valaydon n’est pas né dans le luxe. «Enfant, je vendais des «poutous»», se souvient-il, avec émotion.

Né le 13 octobre 1953, à la rue Magon à Port- Louis, «anba lipie montayn», il ne cache pas que sa «famille était très pauvre». Son père était pion. Après le collège, Rajalingum est pion à son tour, pendant quelques mois dans le cabinet Gokoolsing.

En mai 1974, Rajalingum met le cap sur Colchester, où vivent sa sœur et son époux, Robert James Mitchell, ingénieur électrique de la Royal Navy. Sur place, le jeune homme suit des cours d’anglais et travaille à mi-temps au Turner Village Hospital.

Il y restera sept ans. «J’étais encore jeune.» Une bonne raison pour quitter l’hôpital pour un poste de Telephone Operator chez British Telecom. Mais même si «the money was good», Rajalingum n’arrive pas à se faire au «hustle and bustle» de la vie londonienne. Il demande son transfert pour Colchester et l’obtient.

En 1990, retour dans le secteur des soins. Il s’associe avec Farook Immamdeen, pour faire l’acquisition d’une maison de retraite, le Kilkenny Residential Home. Rajalingum et Teresa en sont les deux managers.

«J’ai rencontré Rajalingum il y a 30 ans», raconte Teresa.
Quand on veut savoir où, après des apartés entre mari et femme, Rajalingum finit par lâcher : «C’était à mon premier mariage.» Eclat de rire général. «Elle était une amie de mon ex-femme, c’est pour cela qu’elle était invitée à mon mariage, avec son mari», continue en riant Rajalingum.

Après cette première rencontre, ils se perdent de vue pendant de nombreuses années. Jusqu’à ce que Teresa déménage pour Colchester.

«J’étais à la recherche d’un job à mi-temps.» Un beau jour, Teresa envoie l’une de ses deux filles frapper à la porte de Rajalingum.

C’est pour demander à l’épouse de celui-ci des références, car Teresa postule pour un emploi à l’hôpital de la région. «J’ai dit pourquoi demander des références, j’ai moi-même un travail à lui proposer», précise Rajalingum.

Teresa accepte le poste de Care Assistant à mi-temps au Kilkenny Residential Home, en 1991. «Et nous sommes devenus de très bons amis. Quand je lui demandais de faire du travail en plus, elle disait oui», raconte Rajalingum.
De fil en aiguille, il lui proposera le poste de manager.

Après une formation, elle accepte le poste. «I’m still there now», dit Teresa avec un grand sourire.