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Un Mauricien dans l’armée britannique

4 janvier 2013, 00:00

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Un Mauricien dans l’armée britannique

Ce jeune homme, dont on ne dévoilera ni le nom de famille ni l’âge, a fait son service militaire dans le Nord de l’Angleterre en 2007. Originaire de Baie-du-Tombeau, il est basé en Allemagne depuis 2008, et a servi en Iraq et en Afghanistan.

En cinq ans et trois mois d’affectation dans l’armée britannique, Jean-Loup en est à sa deuxième visite dans son île natale. Sourire scotché aux lèvres, décontracté dans ses jeans et baskets, il veut sortir et s’amuser. Un moyen pour ce jeune militaire de faire le vide. Car, à l’exception des moments de pur bonheur qu’il a connus aux derniers Jeux Olympiques de Londres, où il figurait parmi les militaires qui ont assuré la sécurité, Jean-Loup doit jongler entre les entraînements coriaces et l’enfer sur le terrain.

Il a été promu le 26 octobre dernier au rang de Lance Caporal, après avoir été Rifleman. 25 autres militaires, sur 86, ont réussi aux entraînements nécessaires pour y arriver. Ils ont dû se surpasser lors de sept semaines «d’enfer» dans les montagnes du pays de Galles. Un lieu où il neige et pleut tout le temps. La préparation a impliqué, entre autres, cinq heures de sommeil en cinq jours et des exercices en continu.

Mais le jeune Mauricien est déterminé. Il avoue ne pas regretter les conditions difficiles dans lesquelles il a vécu. La stabilité qui lui manquait auparavant, Jean-Loup l’a finalement trouvée grâce à l’armée.

«Cela rapporte aussi très bien», dit- il. On n’en saura pas plus. Comment a-t-il rejoint les forces armées britanniques? Le jeune homme a d’abord entamé un apprentissage dans le cabinet d’avocat de son oncle. Mais il finit par tout laisser tomber pour pouvoir réaliser un rêve d’enfant. Celui de suivre les pas de son grand-père Edmond: «Les médailles ornant le salon et les histoires que ce dernier me racontait lorsque j’étais petit m’ont beaucoup marqué», se remémore cet ancien élève du collège Bhujoharry.

Tout commence en septembre 2006. Cette année-là, il met le cap sur l’Angleterre pour s’enregistrer et il est retenu en janvier 2007.

Jean-Loup atterrit dans le régiment de l’Infanterie. Huit mois plus tard, c’est le début de 26 semaines d’entraînement dans le Nord de l’Angleterre. «Cette étape franchie, on devient Rifleman, tireur d’élite. Le Rifles est l’un des régiments où les entraînements sont les plus durs», précise-t-il.

Une fois devenu Rifleman, Jean-Loup choisit l’Allemagne comme base d’affectation. C’est là, raconte-t-il le début de la vraie vie de soldat.

Puis en novembre 2011, direction l’Afghanistan, où son régiment est appelé à prêter main-forte à l’armée américaine. Jean-Loup y restera jusqu’en mai 2012 et en retient une aventure plus que dangereuse. Lourd bilan : un mort et dix blessés, dont certains sont revenus sans jambes ou sans mains, ou sont affectés psychologiquement.

Face à ces épreuves, Jean- Loup a déjà réfléchi à son avenir. Il ne compte pas atteindre l’ultime but dans l’armée qui est de 22 ans de carrière.

Il pense déjà à changer de costume pour devenir garde du corps à bord de bateaux de croisière ou pour le compte de hautes personnalités ou de célébrités.

 

Karen WALTER