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Un Mauricien fait capoter les prix du préservatif
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Un Mauricien fait capoter les prix du préservatif

«Je dispose d?un stock de 32 millions de préservatifs et je peux en livrer suffisamment au pays en 30 jours par voie de mer.» Celui qui parle n?est pas un douteux fabricant de médicaments préparant une opération de dumping dans un pays du tiers-monde. C?est un ami qui s?exprime. Et plus, puisqu?Hervé Antoine est né à Maurice, il y a 28 ans, à Saint-Paul. En France, dans la ville de Mitry-Mory (région parisienne), où se trouve le siège de sa société Antoine associés, il a mené avec son frère jumeau Dario une petite révolution au pays du? préservatif. En commercialisant, le premier, des préservatifs à 20 centimes d?euro (Rs 8 environ), faisant trembler les géants Durex et autres Manix, qui les vendaient jusqu?alors entre 40 centimes et 1 euro. Du coup, son bébé, le condom Be Love , s?est emparé du tiers du marché en huit mois. Aujourd?hui, cet enfant de Maurice établi en France depuis qu?il a cinq ans grâce à ses parents Georges et Antoinette Antoine, mais qui n?a jamais cessé d?entretenir des liens étroits avec sa patrie d?origine, veut apporter sa pierre à la prévention des infections sexuellement transmissibles : «Je suis même prêt à faire installer des distributeurs de préservatifs à travers l?île.» Hervé Antoine nourrit ce désir depuis quelque temps : «J?ai pris contact il y a plus d?un an avec les autorités locales de la Santé ainsi qu?avec un groupe privé mauricien pour la distribution des préservatifs. Mais jusqu?ici personne n?est revenu vers moi». Pourtant, les préservatifs Be Love, comme les Durex et autres Trojan, «tous fabriqués dans les pays asiatiques», n?ont rien à envier à leurs concurrents. «Nous satisfaisons les mêmes normes. Simplement, j?ai choisi de réduire ma marge.» Et la gamme Be Love est tout aussi riche qu?ailleurs : «Nervurés, perlés, parfumés, il y en a pour tous les goûts.» Par-delà la logique commerciale, c?est animé d?une authentique volonté de rendre plus accessible ce moyen de se prémunir des infections transmissibles, dont le sida, qu?Hervé Antoine s?est lancé. «J?ai été amené, au cours de mon expérience de préparateur en pharmacie, à travailler dans les pharmacies des grandes avenues de Paris. Mais c?est à Pigalle, où j?ai aussi travaillé et où exercent un grand nombre de prostituées, que je me suis dit que les campagnes de prévention c?est bien, mais que ce que font les fabricants de préservatifs pour rendre abordable ce qui est un des meilleurs outils de prévention n?est pas suffisant.» Un voyage en Thaïlande, où la prostitution est très répandue, a achevé de le convaincre. «Quand j?ai commencé, je vendais le préservatif à un euro les trois.» Ce qui le fait remarquer en 2006 du ministre français de la Santé de l?époque, Xavier Bertrand, au moment où les autorités veulent porter le prix du préservatif à 20 centimes d?euros. «Je lui ai dit que c?était possible.» Grâce au soutien des autorités françaises, le succès est éclatant et le condom est déjà présent à La Réunion. Dans cette foulée, il fait «un appel vibrant aux autorités de Maurice. Je suis prêt à écrire au Premier ministre pour que Maurice soit le premier pays d?Afrique à bénéficier de ce préservatif à faible coût. Il faut que le préservatif puisse atteindre les gens dans tous les lieux publics.»
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