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Un rapport confirme que Guéant a perçu des primes en liquide de 2002 à 2004

10 juin 2013, 21:07

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Un rapport confirme que Guéant a perçu des primes en liquide de 2002 à 2004
C'est un nouveau rebondissement dans l'affaire des primes perçues indûment par Claude Guéant lorsqu'il était directeur de cabinet du ministre de l'intérieur. Selon une enquête de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l'inspection générale de l'administration (IGA), l'ancien ministre de l'intérieur aurait bien touché des primes en liquide, durant deux ans, de 2002 à 2004, prélevées sur les frais d'enquête de la police.
 
 
Cette version vient conforter en partie les déclarations de M. Guéant. Celui-ci avait parlé d'un système qui avait "perduré" durant plusieurs années pour le seul ministère de l'intérieur. Mais il reste de grosses contradictions dans sa défense, et ces nouvelles révélations viennent parfois poser d'autres questions.
 
 
Selon le rapport, 10 000 euros mensuels auraient été, durant deux ans, prélevés dans l'enveloppe des "frais d'enquête" de la police chaque mois jusqu'à l'été 2004. Ce qui pose une myriade de questions.
 
 
D'une part, celle d'une "tradition" établie : les précesseurs de M. Guéant comme directeurs de cabinet du ministre de l'intérieur avaient-ils, eux aussi, droit à leur "enveloppe" de frais d'enquête en plus des primes de cabinet en liquide ? Et ses successeurs ont-ils continué de bénéficier de cet avantage ?
 
 
Ensuite, l'ampleur du détournement : M. Guéant était-il le seul à toucher cet argent ? Plusieurs anciens membres de cabinets ministériels à l'intérieur, dont Rachida Dati ou Chantal Jouanno, ont assuré au Monde n'avoir jamais perçu de sommes en liquide. Etait-ce vrai ? Et, dans ce cas, à quel titre M. Guéant bénéficiait-il de primes exceptionnelles ?
 
 
Lundi 10 juin, Manuel Valls a annoncé avoir transmis l'intégralité de ce rapport à la justice. A elle de décider si ses conclusions ouvrent matière à une instruction judiciaire, et surtout s'ils ne sont pas prescrits.