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Un scrutin aux multiples leçons
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Un scrutin aux multiples leçons
La première leçon à tirer du scrutin municipal tenu le dimanche 9 décembre, c’est que l’électorat n’est plus disposé à se livrer pieds et poings liés à un bloc politique. Il a démontré qu’il n’est plus question de voter des «pié bananes» et que le temps de «vot blok donne sok» est révolu. Et qu’il n’est plus question également de permettre à des incompétents de faire des vieux os au sein des conseils municipaux.
Dans sa sagesse, l’électorat a doté chaque conseil municipal, à l’exception de celui de Beau-Bassin/Rose-Hill, de chiens de garde. Fini le temps du pouvoir absolu, de règne sans partage et de chèque en blanc. Et si chaque élu s’applique à faire respecter les procédures, nous pouvons espérer que les gaspillages effrénés, notés ces dernières années dans certaines mairies, seront bien vite choses du passé. Que le budget sera utilisé avec davantage de rigueur. Que l’administration politique sera appelée à rendre des comptes le plus souvent possible et non uniquement à l’occasion d’une élection. Et surtout, que le citadin aura moins souvent à rougir à chaque passage de ses élus au siège de l’«Independent Commission Against Corruption» (ICAC) ou de la «Central Criminal Investigation Department» (CCID).
L’électeur vient également de nous prouver qu’il n’est pas aussi dupe qu’on ne le croit et qu’il n’est pas toujours possible de lui jeter de la poudre aux yeux. Que parfois il ne sert à rien d’inonder, avec des gens venus d’ailleurs, certaines places publiques, dont la fameuse devanture du Bar Chacha, pour tenter de faire basculer certains fiefs.
La campagne électorale qui vient de prendre fin nous a aussi démontré que certaines pratiques, bien que répugnantes, ont la vie dure. Tout comme cette vile et dégradante opération orchestrée dans la nuit de samedi à la Cité Malberbes, à Curepipe, par des représentants de l’Alliance Ptr/PMSD.
Et quoi qu’en pense le gentleman nommé Arvin Boolell, une lecture profane de la clause 64 (Bribery and Treating) du Representation of the People Act de 1958 me pousse à croire que la distribution de sachets de riz, de farine et de macaroni dans l’unique but d’influencer le vote d’un électeur, est répréhensible à plus d’un titre. Et qui plus est, passible d’une amende et d’un emprisonnement.
Reste cependant à savoir si ceux qui ont le pouvoir de donner suite aux dépositions consignées à la police dans le cadre de cet incident, seront du même avis.
 
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