Publicité

Une année 2013 meurtrière pour les migrants

18 décembre 2013, 09:20

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Une année 2013 meurtrière pour les migrants

Plus de 7.000 candidats à l'émigration ont vraisemblablement trouvé la mort noyés en mer ou de soif dans le désert en 2013, une année record depuis que les statistiques existent, a annoncé mardi l'Organisation internationale des migrations.

 

Faisant état de la première grande évaluation fondée sur des données émanant d'agences frontalières et d'ONG, l'OIM dit qu'au moins 2.360 migrants ont péri cette année en tentant de réaliser le rêve d'une vie meilleure.

 

Certains d'entre eux ont versé de fortes sommes d'argent à des réseaux de passeurs pour les aider à accomplir ce dangereux voyage.

 

A ce chiffre venant essentiellement de pays occidentaux tenant à jour et partageant leurs statistiques s'ajoutent tous ceux qui, venus du continent africain, ont cherché au péril de leur vie à gagner le Proche-Orient.

 

D'après l'OIM, entre 2.000 et 5.000 Africains auraient ainsi trouvé la mort en franchissant la péninsule égyptienne du Sinaï et le golfe d'Aden pour rejoindre le Yémen, porte d'entrée des riches "pétro-monarchies" arabes du Golfe, sans toutefois que l'on dispose de chiffres fiables à cet égard.

 

"On ne connaîtra jamais les véritables chiffres totaux compte tenu des nombreux migrants décédés anonymement dans le désert, sur les océans ou dans des accidents", reconnaît le directeur général de l'OIM, William Lacy Swing, dans un communiqué publié à la veille de la Journée internationale des migrants mercredi.

 

La statistique, très prudente en la matière, de 2.360 morts est de toutes façons supérieure à celle, récemment établie, de 2.109 pour 2012.

 

SONNETTE D'ALARME

 

"Nous pensons qu'il s'agit d'un record. C'est plus que l'année précédente et nous croyons que c'est très sous-évalué", renchérit Leonard Doyle, porte-parole de l'OIM. "Ce n'est pas scientifique mais ces chiffres, qui sont tragiques, ont le mérite de tirer la sonnette d'alarme".

 

Bon nombre de ces candidats à une vie meilleure dans un Eldorado européen qui prend, jour après jour, des allures de forteresse inaccessible sont victimes du durcissement des politiques d'immigration des pays riches du Nord, ce qui a donné naissance à un trafic illégal d'êtres humains "pesant" environ 35 milliards de dollars par an, d'après l'OIM.

 

L'incident médiatisé le plus tragique de l'année fut la noyade en octobre, à quelques encablures des plages de l'île italienne de Lampedusa, de plus de 360 migrants - essentiellement des Erythréens - à la suite de l'incendie et du naufrage de leur embarcation. Une semaine plus tard, environ 200 autres clandestins périssaient dans un autre naufrage.

 

L'afflux de réfugiés et de migrants tentant d'entrer dans les pays de l'Union européenne est également alimenté par la guerre civile en Syrie et les troubles politiques en Egypte et ailleurs dans le monde arabe et en Afrique.

 

"Pourquoi les gens risquent-ils chaque jour leur vie et celle de leurs familles alors qu'ils doivent s'attendre, au mieux, à une réception des plus fraîches ?", s'interroge le patron de l'OIM. "La réponse est simple : le désespoir".

 

En octobre également, les corps en décomposition avancée de 92 personnes ont été retrouvés éparpillés dans les immensités désertiques du nord du Niger. Leurs véhicules étaient tombés en panne.