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Une destination floue

29 mars 2012, 00:00

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On peut être pour. On peut être contre. L’éventualité d’un retour, qui se précise de plus en plus, de sir Anerood Jugnauth (SAJ) dans l’arène suscite bien des électricités contraires au sein de la classe politique. Dans ce dossier, les principaux acteurs ne peuvent s’empêcher d’être manichéens. Pour les partisans de ce retour, SAJ revient en sauveur. Il ne peut rester insensible au fait qu’on dilapiderait l’héritage qu’il a laissé. Pour ses détracteurs, SAJ n’a pas fait honneur à ses fonctions en se prenant ouvertement au gouvernement. Il fallait qu’il démissionne. Ce serait chose faite demain.

Dans le fond, que peut-on retenir de cette actualité politique ? C’est que, depuis quelques semaines, SAJ et Paul Bérenger monopolisent la parole politique, faisant de l’ombre à Navin Ramgoolam. Mais, ce n’est pas là l’essentiel. Nous nous retrouvons aujourd’hui dans une conjoncture économique où le moindre faux pas, la moindre mauvaise décision se paient très chers. On a pu le constater avec l’affaire du «hedging» à Air Mauritius, pour ne citer qu’un cas.

A présent, si cette démission de SAJ se confirme, nous entrons, à coup sûr, dans une période de grande instabilité politique. Galvanisé par cet éventuel retour, les sympathisants du MSM et du MMM vont inévitablement se sentir euphoriques. L’objectif sera définitivement de faire «tomber» le gouvernement de Navin Ramgoolam. Ce dernier fera tout pour se maintenir en selle.

La question qui se pose est de savoir si le pays pourra continuer à «respirer» normalement en de telles circonstances. Peu importe le sort de Navin Ramgoolam, de SAJ et de Paul Bérenger, le destin d’un pays est en jeu. Entre les intérêts économiques qu’on veut promouvoir ici et là, on ne retiendra que le seul fait que le pays dandine dans tous les sens. A un moment, on veut être le relais entre l’Asie et l’Afrique. A un autre, on revient à nos anciennes amours avec la grande Europe. Ou alors, on vend un modèle de développement où le social se marie avec l’économie. Ou encore, on se lance tête baissée dans un modèle ultralibéral. Pour l’instant, tout ce qu’on peut constater, c’est qu’on n’arrête pas de construire des routes. Sait-on, cependant, où nous nous rendons ?