Une fillette de deux ans pourrait perdre l`usage d`un doigt après un accident dans une crèche municipale. Ses parents estiment qu`il y a eu négligence.

Le jeudi 16 août dernier, à la crèche municipale Mère Thérésa de Résidence Chebel, une enfant s’est retrouvée l’index coincé dans une porte métallique. Selon ses parents, une phalange du doigt se serait presque détachée, le cartilage étant complètement écrasé. Les parents comptent poursuivre la municipalité pour négligence.

« Ma fille souffre le martyre à l’hôpital depuis jeudi », confie le père à l’express. Ce dernier craint surtout les éventuelles séquelles physiques sur sa fille. « Il faut attendre qu’elle ait été opérée pour avoir une idée. Ma fille pourrait avoir un doigt estropié toute sa vie ! », craint-il. Une situation qui l’a convaincu de poursuivre en justice la municipalité qui brandit, pour sa part, la thèse de l’accident et renvoie la balle sur la mère de l’enfant, qui travaille comme cleaner à la même crèche.

Selon le père de la fillette, le problème principal serait le manque de personnel. « Il y a six femmes qui y travaillent : deux cleaners, deux matrones et deux assistantes. Cela fait quatre personnes pour surveiller 20 à 25 enfants ! », raconte-t-il à l’express. 

Le jeudi fatidique, au moment de changer les couches à la mi-journée, une seule des matrones aurait été présente selon lui, alors qu’une deuxième aurait été au téléphone. « On a demandé à ma femme de donner un coup de main », ajoute-t-il. C’est alors que la fillette aurait approché la porte métallique et une bourrasque a refermé la porte sur son index.

Vu la gravité de la fracture, la fille a été admise le jour même à l’hôpital Victoria et le lendemain, sa mère s’est rendue au poste de police de Coromandel où un Form 58 a été délivrée. « J’ai l’impression que la mairie prend la chose à la légère et la matrone a même affirmé que ma fille est turbulente et désobéissante ! Je vais engager des poursuites contre la crèche et la municipalité… », prévient le père.

Pour le maire de Beau-Bassin-Rose-Hill, Norbert Froget, il n’y a néanmoins « pas de négligence ». Sa version des faits diffère de celle des parents : « La fillette a vu sa maman arriver et comme tous les enfants, elle a couru vers elle. C’est là qu’il y a eu une bourrasque et que la porte s’est refermée sur sa main ». Selon le maire, la responsable de la crèche a déjà soumis un rapport à la municipalité qui estime qu’il n’y a pas eu de faute. « Un accident peut arriver à n’importe quel moment », déclare Norbert Froget.

Concernant le fait que l’aide des cleaners soit sollicitée pour s’occuper des enfants, ce dernier estime que dans le cas de la mère de la fillette, elle aurait dû refuser dès le départ. « Cette école n’est pas payante et en plus, c’est une employée de la mairie ! Elle n’aurait pas dû accepter de faire ce travail dès le début au lieu d’accepter les heures supplémentaires quand tout va bien pour ensuite tout critiquer quand quelque chose s’est passé », avance Norbert Froget, et d’ajouter : « Moi aussi je suis parent. Moi aussi mes enfants se sont blessés à l’école. Ce n’est pas pour autant que je suis allé à la radio ! ».