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"Une nouvelle Ukraine est née", affirme Petro Porochenko
6 avril 2014, 19:21
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"Une nouvelle Ukraine est née", affirme Petro Porochenko
Le "roi du chocolat", âgé de 48 ans, promet de faire de la lutte contre la corruption l'une de ses priorités.
Il estime que le peuple ukrainien a gagné le droit à rejoindre l'Union européenne grâce à sa révolte contre Ianoukovitch et aux sacrifices consentis - une centaine de morts dans les violences.
Mais il écarte l'idée d'une adhésion à l'Otan, qui risquerait de diviser le pays alors que les troupes russes sont massées aux frontières. L'est de l'Ukraine compte une forte population russophone plus que méfiante envers les nouvelles autorités de Kiev.
"Un nouveau pays est né, ainsi qu'un nouveau peuple", dit Porochenko en frappant la table de la main pour souligner son propos.
"Si le président, le gouvernement et le Parlement n'adoptent pas un autre style et ne prouvent pas que les choses ont vraiment changé, après six ou neuf mois le peuple en aura assez."
Les nouveaux dirigeants de l'Ukraine "doivent savoir pourquoi 104 personnes ont donné leur vie", ajoute-t-il.
Petro Porochenko, qui a fait fortune dans la confiserie, est un homme politique expérimenté. Il a été plusieurs fois ministre, notamment de l'Economie et des Affaires étrangères, tant dans des gouvernements pro-russes que pro-occidentaux.
"OLIGARQUE"
Sa principale rivale le 25 mai sera Ioulia Timochenko, égérie contestée de la "révolution orange" il y a dix ans.
Les chances de Porochenko ont encore été renforcées par le ralliement à sa candidature de l'ancien champion de boxe Vitali Klitschko, l'une des figures de proue du soulèvement contre Ianoukovitch.
Avant même que Klitschko ne renonce à jouer sa propre carte, Petro Porochenko faisait cavalier seul dans les sondages avec 25% d'intentions de vote. L'ex-champion du monde des poids-lourds et Ioulia Timochenko étaient respectivement crédités de 9 et 8,3%.
Reste que ses adversaires auront beau jeu de faire vibrer la fibre populiste d'une partie de l'électorat en le traitant "d'oligarque" en raison de son immense fortune, estimée par Forbes à 1,3 milliard de dollars.
Assis dans un bureau de sa fondation à Kiev, devant un drapeau ukrainien et un drapeau européen, Porochenko souligne la nécessité de moderniser son pays en profitant du courant qui le porte vers l'UE.
Pour réussir cette modernisation, il faut d'abord se débarrasser une fois pour toutes de la corruption, une plaie endémique à tous les niveaux de la vie publique qui décourage les investisseurs, martèle-t-il.
Sur ce sujet, le peuple de Maïdan, la place de Kiev devenue le symbole de l'insurrection victorieuse contre Ianoukovitch, sera selon lui "intraitable".
"Pour ce qui est de la corruption, un seul mot d'ordre: tolérance zéro. Nous devons parallèlement réduire le nombre de bureaucrates dans ce pays, balayer la paperasse et les tracas administratifs dont on n'a vraiment pas besoin."
"PRÉSERVER L'UNITÉ DU PAYS"
"Imaginez un peu ! De n'importe quelle capitale européenne, on peut se rendre en Ukraine en seulement quelques heures d'avion... Pas besoin de visa. On arriverait dans un pays sûr, avec une main d'oeuvre de qualité... et le seul obstacle à cette situation, c'est la corruption !"
"Voilà pourquoi la lutte contre la corruption est une priorité."
Lors des manifestations sur Maïdan, Porochenko était apparu aux côtés des dirigeants du mouvement de contestation. Sa chaîne de télévision, la 5e, avait largement couvert les événements, relayant des positions fortement pro-européennes.
En représailles, la Russie a interdit l'importation des confiseries de sa chaîne Rochen et a même fermé une de ses usines dans la ville de Lipetsk, invoquant des malversations.
Après l'annexion de la Crimée par la Russie le mois dernier, Porochenko souhaite la mise en place par les Européens d'une "nouvelle architecture de sécurité" assurant la protection de pays comme l'Ukraine.
"La concentration de 30.000 soldats russes à nos frontières et les tentatives de déstabilisation dans neuf régions (ukrainiennes) de l'est et du sud constituent la plus grave menace venue de la Fédération de Russie depuis la Guerre froide", estime-t-il.
Les forces armées ukrainiennes ont besoin d'être modernisées pour pouvoir se défendre en cas d'agression, ajoute-t-il.
Mais une adhésion à l'Otan risquerait de diviser le pays.
"Alors, quelle priorité ? Entrer dans l'Alliance atlantique ou préserver l'unité du pays. Ma réponse est claire, c'est préserver l'unité du pays !"
Quant aux relations avec la Russie, l'annexion de la Crimée est un obstacle au dialogue et à une normalisation. "Nous devons récupérer ce territoire ukrainien. Sinon, pas de compromis possible avec la Russie", insiste Petro Porochenko.
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