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Université de Maurice : le campus jubile, Rughooputh cède à la colère

9 août 2013, 12:35

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Université de Maurice : le campus jubile, Rughooputh cède à la colère

«On ne m’a pas donné la chance de m’expliquer sur les raisons de mon départ», déclarait l’ancien vice-chancelier, à l'express, peu après avoir appris son licenciement, mercredi. Et, hier jeudi 8 août, alors que Ramesh Rughooputh laissait libre cours à sa colère, du côté du campus du Réduit l'on criait déjà victoire. «Nous sommes soulagés», réagit la Students Union.

 
Qu'est-ce qui a fait déborder le vase pour que Ramesh Rughooputh soit révoqué en tant que vice-chancelier de l'université de Maurice (UoM) avec effet immédiat ? Sur le campus du Réduit, l'on semble avoir sa petite idée sur cette affaire. «Le retard des résultats des examens de fin d’année et la chute de l’UoM dans le dernier classement de l’International Universities and Colleges», souligne Samantha Sawmy, commente étudiante de la Humanities Faculty et membre de la Students Union de l’UoM. 
 
 
Hier, jeudi 8 août, sur le campus, l'on criait ainsi victoire. «Nous sommes soulagés, mais nous avons maintenant du pain sur la planche pour remettre les choses à jour et répondre aux promesses faites aux étudiants», déclare Hafeez, président de la Students Union. Celle-ci, avec la collaboration des étudiants qui se sentaient à bout, avait écrit au ministre de l’Enseignement supérieur, Rajesh Jeetah, pour faire part de leurs doléances concernant Ramesh Rughooputh. Pour d'autres étudiants, Ramesh Rughooputh ne pouvait régler rapidement les problèmes qui survenaient sur le campus. L'on souligne sa «lenteur»  à prendre des décisions. «La Students Union proposait plusieurs projets extrascolaires pour améliorer la vie des étudiants et il retardait les procédures», indique Murugen Chocalingum, Student Representative de la faculté d’agriculture. Tandis que pour Preethee Gonpot, présidente de l'University of Mauritius Academic Staff Union,  «il n’arrivait pas à réunir le corps enseignant pour mieux gérer l’institution.»
 
 
Autre critique contre le vice-chancelier : des milieux proches du board l'accusaient d'avoir «terni» l'image de l'UoM. Soumis à ce feu roulant de critiques, Ramesh Rughooputh a fini par sortir de ses gonds. Sur les ondes de Radio Plus hier, il a rétorqué que «l’image Uom ti deza ternie moi mo fine met discipline. Eski minis Jeetah inn vinn dir kifer inn revok moi ?» L'ex vice-chancelier réclame ainsi des comptes et parle même de «l'ingérence» du ministre de l’Enseignement supérieur, Rajesh Jeetah dans la gestion de l'université. 
 
 
Que compte-t-il faire désormais ? Ramesh Rughooputh affirme qu’il retournera à l’enseignement au sein de sa faculté. Tandis que son licenciement est mal accueilli parmi quelques universitaires. Certains estiment que l’UoM ne peut être administré comme un corps parapublic où l’on change fréquemment de membres à la direction de l’institution. «Cette instabilité fera beaucoup de mal à l’université», déclare l’un d’eux.
 
Après Indur Fagoonee en 2009, son remplaçant Konrad Morgan a dû plier bagage en 2012 après avoir subi une forte opposition à l’intérieur même de l’université. Ramesh Rughooputh l’a remplacé après un appel à candidatures. Pour l'heure, c'est le professeur Toolseeram Ramjeawon qui assumera son poste par intérim en attendant qu’un autre appel à candidatures soit lancé.