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UoM: polémique autour d’allégations de plagiat contre la vice-chancelière

31 mars 2014, 15:07

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UoM: polémique autour d’allégations de plagiat contre la vice-chancelière

La figure de proue de l’université de Maurice (UoM) serait-elle coupable de plagiat ? C’est en tout cas ce dont est accusée Romeela Mohee, la vice-chancelière (VC), par un étudiant, sous le couvert de l’anonymat. Si le rapport de recherche coécrit par Mohee contient bel et bien des extraits d’un autre ouvrage sans référence à première vue, le numéro un de l’UoM se défend et affirme avoir tout fait dans les règles.

 

Un copier-coller quasi identique des extraits d’un autre rapport

 

Le rapport rédigé par Romeela Mohee et Ackmez Mudhoo, un de ses étudiants, a été publié en septembre 2012 par Scrivener Publishing LLC et est intitulé «Framing the Sustainability Dialogue in Research». Le hic c’est que les concluding notes de ce papier, sont en fait un copier-coller quasi identique des extraits d’un autre rapport intitulé «Earth System Science for Global Sustainability: Grand Challenges», rédigé par une dizaine de chercheurs et publié le 12 novembre 2010 par Sciencemag, une revue américaine.

 

La conclusion du rapport Mudhoo/Mohee est identique à quelques mots près, mais ne contient aucune indication qu’il s’agit d’un extrait d’un autre ouvrage. Le dénonciateur anonyme, qui clame être un étudiant, a porté ce fait à l’attention du ministre de l’Enseignement supérieur le 17 février. Selon nos recoupements, l’UoM a mené une enquête sur ces accusations et a conclu que le Prof. Mohee était en règle.

 

Sollicitée par l’express, cette dernière a déclaré que «selon les lois internationales, copying and referencing is not plagiarism et l’éditeur a passé le rapport au peigne fin et n’a pas trouvé de plagiat. En plus, il a été peer reviewed avant. Personne n’a rien relevé !» S’il y avait effectivement eu plagiat, l’éditeur ou ses pairs universitaires qui ont examiné le rapport l’auraient su, argumente la VC.

 

D’ailleurs, Romeela Mohee fait remarquer que le rapport qui alimente abondamment les concluding notes de l’article qu’elle a cosigné, figure dans la liste des références à la fin. «Dans une conclusion, on ne référence pas. La recherche a déjà été référencée plus tôt dans notre article», ajoute Romeela Mohee. Cette dernière souligne aussi que les lois internationales stipulent qu’un «excerpt peut faire jusqu’à 500 mots et un article peut en contenir plusieurs».

 

«Il y a plagiat quand on copie une original research, pas un discussion paper»

 

Pourquoi les extraits ne sont pas distingués du reste du texte dans la typographie ? «Cela dépend des éditeurs. Ce n’est pas un research article, mais un review article. C’est l’éditeur qui décide de la politique typographique», explique la VC. D’ailleurs, poursuit-elle, «il y a plagiat quand on copie une original research. Là, il s’agit d’un discussion paper». Et d’ajouter: «Si on considère cela comme du plagiat, alors tous les chercheurs du monde en sont coupables !»

 

Selon Romeela Mohee, il s’agit d’une tentative de la discréditer. Elle met en avant le timing de ces dénonciations: le rapport qui fait l’objet des accusations date de 2012, mais ce n’est qu’en février de cette année que la lettre de dénonciation a été envoyée, peu après son accession au poste de VC. Ce ne serait pas une coïncidence, selon elle.

 

Dans une correspondance officielle envoyée vendredi à notre rédaction au sujet de notre article, Romeela Mohee prévient que «we (l’UoM) reserve the right to take legal action against any person trying to defame this institution». Et hier, dans une autre lettre adressée à l’express, la VC réitère que les allégations de plagiat sont infondées. «An enquiry has been made at the University on this matter and the conclusion is that there is no plagiarism. Even the international publisher on which the onus resides as far as plagiarism is concerned has sent a report confi rming same.» Elle a également indiqué qu’elle donnerait une conférence de presse demain.