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Vanessa Anthony, solide comme un «anfle kamyon»
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Vanessa Anthony, solide comme un «anfle kamyon»
«Anfle kamyon to bizin byen solid», chantait Kaya dans les années 90. Tout féministe qu’il était, le seggaeman ne s’imaginait peut-être pas que, 20 ans plus tard, c’est une femme qui donnerait tout son sens à sa chanson. Vanessa Anthony, 35 ans, fait certainement partie de ces femmes qui n’ont pas froid aux yeux, ni aux bras d’ailleurs.
«C’est une femme solide. Ena zom pa kapav fer seki li fer», confirme son patron, Gérard Paul, directeur de la compagnie de transport DGP Ltée. Son collègue Prinsley abonde dans le même sens. «Il n’y a pas beaucoup de femmes comme elle. Tou travay li fer, mem lev marb. Jamais je n’aurais cru rencontrer une femme dans ce métier. Fode monn trouve pou mo krwar.»
Aide chauffeur sur les remorqueurs de conteneurs depuis deux ans et demi, cette mère de famille dit ne pas se soucier du regard des autres. «Ce qui me préoccupe, c’est ce que je dois faire pour mes trois enfants.» Comme toute mère de famille, Vanessa Anthony fait de l’éducation de ses enfants une priorité. Et c’est à la sueur de son front qu’elle forge l’avenir des siens.
Avec beaucoup de fierté, la trentenaire parle du parcours scolaire de Milena, 15 ans, qui entame sa Form V cette année, de Chloé, 10 ans, qui se lance à l’assaut du Certificate of Primary Education et du petit dernier, Adrien, sept ans, en deuxième année de primaire. «Le soir quand je rentre du travail, je m’occupe des tâches ménagères, je fais la cuisine et je vérifie les travaux scolaires. Je pense que l’éducation est importante. Alors je les encourage à bien travailler à l’école. Et ils me le rendent bien en m’apportant de bons résultats», dit-elle avec une pointe de satisfaction. Et d’ajouter : «Ce n’est qu’après, en dernier, que je m’occupe de moi.»
Même si les regards qui se posent sur elle, quand elle est sur son camion, sont nombreux, ils sont, dans la plupart des cas, remplis d’admiration, souligne cette habitante de Chebel. «Les gens sont étonnés et me complimentent pour mon courage. Mais moi je trouve cela normal», lâchet-elle avec désinvolture.
Le travail, ce n’est définitivement pas ce qui fait peur à Vanessa Anthony. Elle a intégré le monde professionnel à l’âge de 15 ans. Sa première expérience de travail, c’est à l’usine qu’elle l’a faite. Une expérience qu’elle n’est pas prête à recommencer. «Sa travay la (NdlR : aide chauffeur) boucou pli bon.» Et c’est à la seule force de ses bras que la solide Vanessa prévoit de continuer sa petite vie de femme «anfle kamyon».
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