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Varoona Serwan : Toute la richesse du maquillage
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Varoona Serwan : Toute la richesse du maquillage
S’étant d’abord essayée au commerce des vêtements, Varoona Serwan, directrice du Varoona Bridal Studioa rectifié le tir avec succès en mettant ses talents artistiques au service de la mise en beauté de mariées, entre autres.
Après une incursion dans le commerce de vêtements qui ne s’est pas avérée concluante, Varoona Serwan a réorienté ses activités vers un autre créneau lui correspondant mieux : le «bridal make-up». L’enseigne qu’elle a créée, le Varoona Bridal Studio, y est dédiée alors qu’elle y propose également le «body painting».
Situé à Quatre-Bornes, le Varoona Bridal Studio, qui se consacre à la mise en beauté de sa clientèle par le maquillage ne souffrirait pas, au dire de celle qui en est la fondatrice, de la baisse du pouvoir d’achat. «Le business artistique a fait du chemin à Maurice et a encore de beaux jours devant lui», affirme-t-elle avec conviction.
Chaque mois, c’est en moyenne une centaine de personnes qui viennent rechercher l’expertise de Varoona Serwan. Passionnée par le maquillage depuis des années, elle a su s’attirer une clientèle qui, loin de se limiter aux mariées, s’étend par ailleurs aux mannequins, voire même à des acteurs ou actrices de Bollywood, dans le cadre de séances photo ou du tournage de films à Maurice.
Pour ce qui est du bridal make-up exclusivement,les services offerts par lafemme entrepreneur, nousconfie-t-elle, s’élèvent à Rs3 500 la journée. Une notequi peut bien vite prendrel’ascenseur lorsqu’il s’agitde mariages indiens, s’étalantsur plusieurs jours. Lespackages démarrent alorsà partir de Rs 12 000. Le bridal make-up pèse d’ailleurs entre Rs 25 000 etRs 30 000 dans les revenusmensuels du Varoona Bridal Studio.
C’est en 2003 que Varoona Serwan, mère au foyer avec trois enfants, se lance dans la vente de vêtements par le biais d’une boutique qu’elle ouvre à Quatre-Bornes. Elle qui souhaitait, de cette façon, apporter sa contribution aux revenus familiaux, voit pourtant son affaire tourner au ralenti et finalement faire faillite en 2005. Un coup dur pour la femme entrepreneur, dont elle se souvient encore amèrement. Pourtant, loin de baisser les bras, elle réfléchit à d’autres secteurs où elle pourrait s’engager avec plus de succès.
À ce moment-là, Varoona Serwan réalise que même si elle n’est pas allée loin dans ses études, elle a des talents artistiques qu’elle pourrait exploiter de manière commerciale. «J’ai dû arrêter l’école en Form III, vu que je n’avais ni l’envie ni le niveau requis pour continuer. Du coup, j’ai appris sur le tas à maquiller les mariées. Quoiqu’en amateur, je faisais déjà très bien les dessins au henné sur la peau, par exemple», raconte-t-elle. Elle se pose tout de même une question : ce don qu’elle a pour l’art peut-il rimer avec entrepreneuriat ? Sur conseil professionnel, Varoona Serwan comprendra que c’est un créneau plein de potentiel mais encore faut-il, pour cela, qu’elle se perfectionne.
«Je devais cependant consolider mes compétences à travers la formation, et c’est ce qui va vite me refroidir ; l’aspect théorique me tétanisait»,se souvient-elle.La chance va néanmoinslui sourire à travers la visite,à Maurice, d’un des make-up artists les plus renommés dela Grande péninsule : «BadriDada». Ce dernier vient animerun séminaire dans l’île.«Il maquille les plus grandes stars de Bollywood», fait remarquerla professionnelle.
Attirée par le côté pratique de cette formation, Varoona Serwan s’y inscrit. Bien lui en a pris puisque ses aptitudes sont vite repérées et elle est sélectionnée pour le maquillage en backstage. «Cette rencontre importante comptait des défilés de mode grandioses», se rappelle notre interlocutrice. Ce sera le déclic.
Après cette expérience enrichissante, la jeune femme se relance dans les affaires et se donne les moyens de réussir dans ce créneau qui lui plaît tant. En 2005, elle implante son enseigne, le Varoona Bridal Studio, à Quatre-Bornes et développe son réseau clientèle grâce au bouche à oreille.
Dans son établissement, la femme entrepreneur propose des services aussi diversifiés que possible afin de défier la concurrence – coiffure, nail art, maquillage professionnel – et mise sur une innovation constante. Pour preuve, elle a lancé, il n’y a pas longtemps, le bodypainting, particulièrement apprécié des jeunes mariées, surtout celles, précise Varoona Serwan, qui ne sont pas férues de mehendi, l’art du dessin fait au hennésur la peau.
La quadragénaire s’est graduellement fait un nom à travers l’île et, pour cela, n’a pas attendu que les clients viennent à elle. «Je propose les mêmes services à domicile,ce qui m’a permis de gagner du terrain», explique-t-elle. Une offre qui plaît surtout pour les mariages, les mariées préférant se faire belles sans avoir à sortir de chez elles. C’est aussi, Varoona Serwan l’a découvert, un excellent moyen de se faire connaître, car une fois sur place, la professionnelle et son équipe s’occupent d’autres membres de la famille. «Cela nous rapporte plus, il est vrai,mais nous permet surtout d’étendre notre réseau.»
Face à la compétition qui fait rage dans ce secteur d’activité, il est par ailleurs avantageux de s’allier aux grandes enseignes du maquillage représentées à Maurice, en intégrant leurs équipes de service-conseil. «Ces types deplateformes pour des séancesde maquillage en live nous placent sous les feux des projecteurs.Je travaille aussi bien avec Pastel qu’avec FredericM, des enseignes de beauté bénéficiant de mes compétences artistiques et techniques, qui me font gagner en retour une belle notoriété», partage la femme entrepreneur.
C’est en outre un moyen, affirme-t-elle, d’amortir ses frais en ce qui concerne les matières premières. «Les kits de maquillage restent un lourd investissement dans le budget mensuel et quand je suis parrainée par ces enseignes, c’estun atout financier conséquent.» Autrement, les organisateurs d’événements tels que le concours de MissMauritius, les défilés de mode ou les séances de relooking télévisées font aussi appel à ses services.
L’année 2014 représente, pour Varoona Serwan, un nouveau virage à amorcer. Elle voudrait, en effet, mettre sur pied un bridalstudio plus luxueux. «Je veux faire de mon enseigne une one-stop shop pour les mariées, leur offrant la chance d’immortaliser le plus beau moment de leur vie», lance la femme entrepreneur. Ambitieux projet, qui nécessitera un investissement de près d’un demi-million de roupies. Mais dans la voie de l’entrepreneuriat où elle s’est engagée, Varoona Serwan sait bien qu’elle n’a pas fini de relever pareils défis.
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