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Vidhya Sarjua : Le goût des affaires
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Vidhya Sarjua : Le goût des affaires
La directrice de Khilesh Co. Ltd a débuté très modestement dans le commerce. Désormais, ses pots d’achards s’exportent partout dans le monde.
À 41 ans, Vidhya Sarjua a fait de ses talents culinaires un business rentable. Pourtant, l’idée d’origine, lorsqu’elle décide de se lancer en 2007, n’a rien d’innovant : «J’ai commencé par commercialiser de la poudre à curry en sachet, de manière très artisanale.Et pour diversifier mes produits, je mettais également des épices en graines en vente dans des ‘corner shops’», se remémore-t-elle.
Cette micro-entreprise, Khilesh Co. Ltd, précise la femmed’affaires, était alors seulementun moyen d’arrondir ses fins de mois. Son ambition, à cemoment-là, étant avant toutd’avoir son magasin à elle.Vidhya Sarjua réalisera toutefoisque les épices comportent un potentiel qui mérite d’être exploité.
C’est ainsi qu’en 2009, encouragée par sa belle-sœur qui avait abandonné son emploi, Vidhya Sarjua décide d’agrandir son business avec son époux et d’envisager de nouvelles perspectives. L’objectif de ce partenariat familial : se faire une place sur le marché des achards. Quelques équipements sont donc acquis et la femme entrepreneur vise, dans un premier temps, le marché local, en espérant que ses pots d’achards arriveront, de bouche à oreille, à conquérir le coeur des Mauriciens. La petite et moyenne entreprise (PME) se structure.
Vidhya Sarjua ne rencontre pas tout de suite le succès escompté. En effet, les négociations avec les supermarchés de l’île n’aboutissent pas toujours favorablement. Cela fait d’ailleurs quatre années que la femme entrepreneur se bat pour pénétrer les grandes enseignes de la distribution locales. Grâce à sa détermination, ses produits ont tout de même trouvé leur place sur les étagères de Dream Price, Food Lover’s Market et quelques autres enseignes du nord de l’île.
Loin de se contenter du marché mauricien, notre interlocutrice voit large et compte des clients dans plusieurs pays. Le dernier en date : non moins que la Lituanie, pays d’Europede l’Est, sur la Baltique et dont le nombre d’habitants s’élève à environ trois millions cinq cent mille. «C’est encore un client que j’ai décroché à un des plus grands salons internationaux de l’alimentation(ANUGA) qui se tient chaque annéeen Allemagne. Cette rencontre internationale continue de consolider mon carnet d’adresses», confie la femme d’affaires.
C’est d’ailleurs au salon ANUGA qu’a démarré la success story deVidhya Sarjua. En 2009, elle est sélectionnée par Enterprise Mauritius pour y dévoiler le savoir-faire et les saveurs mauriciens. Cette manifestation accueille plus de 150 000 visiteurs de 180 pays du monde : professionnels du commerce de détail, de l’industrie alimentaire et de la restauration. Les produits que propose la femme entrepreneur à la dégustation connaissent alors un franc succès.
Seul bémol : «Les gens vont s’arrêter et goûter sans témoigner le désir de faire des affaires». Ce n’est que lors de la dernière journée d’exposition au salon que la chance lui sourira : elle est repérée par une commerçante française, immédiatement séduite par ses achards aux saveurs tropicales.
En février 2010, la femme d’affaires honore ainsi sa toute première commande et exporte 9 000 pots d’achards vers le Vieux continent. Cette première commande sera un véritable tremplin pour la directrice de Khilesh Co. Ltd. La France est devenue, de fait, à ses yeux, un marché incontournable. «Lors du dernier salon ANUGA, en octobre, j’ai décroché deux autres distributeurs français.»
En outre, les pots d’achards de Vidhya Sarjua se vendent en Australie, en Suisse et au Luxembourg. «Pour l’Australie,j’ai des commandes régulièresde 15 000 pots par semestre», souligne-t-elle. En sus de ces destinations lointaines, où les produits exotiques ont la cote, la femme d’affaires cible aussi les marchés de la région.
Dans ce contexte, le Salon des bonnes affaires qui s’est tenu ce mois-ci à l’île soeur lui a permis d’obtenir un nouveau client régional. Autre marché qui l’intéresse : le continent noir. Ce dernier exige cependant une plus grosse capacité de production.
En vue d’accroître la compétitivité de son entreprise, la femme d’affaires n’hésite pas à faire les investissements nécessaires. «Nous venons d’injecter près de Rs 1 million dans des machines plus performantes,dont 50 % ont été financées par des subventions de l’État, pour rehausser notre productivité», affirme Vidhya Sarjua. Par ailleurs, les dernières commandes obtenues par son entreprise, qui seront expédiées à partir de février 2014, lui permettront, dit-elle, de consolider ses assises financières.
Si la femme d’affaires considère qu’actuellement, un «réel défi» se présente à elle sur le plan local, elle s’empresse d’ajouter que «ce ne sera pas un obstacle qui m’empêchera de grandir». Convaincue de la qualité de ses produits, elle a fait de l’innovation son maître mot. Son label, «A-one foods» regroupe, à l’heure qu’il est, une trentaine de variétés de produits à des prix compétitifs, allant des achards à base de fruits du pays à des pâtes de piment aux saveurs des îles. Selon notre interlocutrice, l’immense diaspora indienne et mauricienne à travers le globe renforce le marché des produits qu’elle commercialise et représente d’énormes possibilités. Et de conclure : «J’ai un regard nouveau sur l’avenir et je me dirigevers un business à grande échelle.»
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