C’est une femme entrepreneur qui n’a pas eu froid aux yeux. Elle s’est lancée dans une société informatique lorsque l’occasion s’est présentée. C’était en 2003. Désormais, elle compte même une antenne au Rwanda. Et, bientôt, en Tanzanie...

Elle a vu au-delà de l’échelle nationale et n’a pas perdu de temps. Vimla Bhoolakee s’est vite connectée au continent noir qui est à l’aube de sa croissance. Ce petit bout de femmes est à la tête d’une entreprise dans le secteur des Technologies de l’information et de la communication (TIC), Connexions Africa Ltd.Elle a aussi ouvert une antenne de cette entreprise de solutions informatiques au Rwanda.

 «C’est le moment propice pour faire valoir notre savoir-faire local et être partie prenante de la croissance rapide du secteur des TIC en Afrique. Cette tendance devrait se poursuivre dans la prochaine décennie», soutientVimla Bhoolakee.

«Nous ne voulons surtout pas louper cette grande opportunité alors que l’axe commercial Maurice- Rwanda se consolide», explique-telle.D’ailleurs, elle ne compte pass’arrêter en si bon chemin.Après le Rwanda, elle lorgne,cette fois, la Tanzanie et la Zambie.

«En juin, j’ouvre une nouvelle antenne en Tanzanie. Les négociations et démarches légales sont en cours et nous avons déjà trouvé les sites pour démarrer nos activités», indiqueVimlaBhoolakee.

Son projet initial au Rwanda a avoisiné les Rs 10 millions, avec le soutien de la Mauritius BusinessGrowth Scheme (MBGS), qui a pris en charge le financement du marketing. Cela, afi n de vulgariser leurs solutions informatiques sur le marché rwandais. «Et, là encore,nous avons dû nous démarqueren apportant une valeur ajoutée ànos services. Nous avons donc optépour la technologie verte qui resteprimordiale pour le gouvernementrwandais, qui tente de se reconstruireune image durable», soutient Vimla Bhoolakee.

Pourtant, la femme d’affaires n’a pas fait de grandes études en informatique. Son parcours académique a été partagé entre des études de droit et de management. C’est dans l’offshore qu’elle a entamé une carrière de consultante sous la bannière de DCDM, puis d’Ernst & Young. «Maisj’ai toujours ambitionné de gérerma propre société. Et, quand, en2003, Manoj Bhoolakee, monépoux, m’a proposé de prendre labarre de Connexions Africa Ltd, qui s’appelait à l’époqueConnexions Solutions Informatique Ltd, j’ai sauté sur l’occasion», raconte-t-elle.

D’un business modeste à la prospérité

Femme de terrain, son abécédaire des TIC, elle le fera sur le tas. «D’ailleurs, le business était plutôtmodeste. On vendait du matérielinformatique, laptop, PC, serveur.Pour ce faire, il n’y avait pas nécessairementbesoin d’être un génieen informatique», précise-t-elle.

Mais très vite, la femme entrepreneur va étendre sa vision. Elle a été, d’une part, soutenue par son équipe de techniciens très passionnés par leurs métiers, et d’autre part, par l’attente grandissante de ses clients. «C’est enforgeant qu’on devient forgeron. Jeme suis épanouie, au fil du temps,en développant une réelle expertisedans le secteur des TIC», dit-elle.

Pour que la société soit plus compétitive dans le milieu, Vimla Bhoolakee a révolutionné ses services, en apportant une gamme de solutions complètes en comptabilité et administration, qui permettent aux entreprises de mieux gérer leur quotidien. Puis, l’ère du massmailing est venue étoffer davantage ses services, facilitant les campagnes de marketing en ligne, grâce à des packages très abordables, qui se chiffrent entre Rs 3 000 et Rs 4 500.

Ensuite, les services de l’entreprise, dont la vente de matériel informatique, ont été étendus aux particuliers, avec quelque Rs 8 millions investies dans le retailing, poursuit-elle. La compagnie a ouvert, en décembre dernier, un magasin au centre commercial Kendra, à St-Pierre, et cette année, l’ouverture de deux autres boutiques est prévue. Une à Terre-Rouge et l’autre à Phoenix. Vimla Bhoolakee gère, aujourd’hui, une entreprise prospère qui brasse plus de Rs 50 millions de chiffre d’affaires. Sa société génère, en outre, plus d’une quarantaine d’emplois à Maurice et en Afrique. Et, entre ses voyages mensuels Maurice-Afrique, la gestion de son business local, elle assume un autre rôle incontournable : celui de mère aimante, dit-elle, pour ses deux enfants.