Un premier groupe de Bangladais a quitté le pays hier à 18 h 30 et le second à 22 h 15. Alors que 15 ouvriers devaient être déportés, 77 autres sont partis de leur propre gré. Toutefois, cette déportation suscite de vifs mécontentements dans la classe syndicale.

92 des 468 ouvriers bangladais de l’usine Real Garments qui s’étaient révoltés en début de semaine contre leurs conditions de travail et le montant de leurs salaires ont été renvoyés dans leurs pays, hier mercredi 4 septembre. Encadré par un fort contingent de la police antiémeute, un premier groupe a pris l’avion à 18 h 30 lors que le second est parti à 22 h 15.

Cette déportation, sur fond de controverse sur le salaire de base des ouvriers, suscite déjà de vifs mécontentements dans la classe syndicale. Jack Bizlall estime qu’il y a une tendance de la part des autorités mauriciennes, dernièrement, à expulser les ouvriers étrangers au moindre signe de mécontentement. Jane Ragoo considère, elle, que cette affaire rajoute une couche à l’image de Maurice comme atelier de sueur.

A 21 heures passées, hier, les autorités aéroportuaires avaient un souci avec un dénommé Roffikul Islam : il devait prendre le vol d’Emirates de 18 h 30 mais un certain Mohamed Hamidoul Roffikul, censé partir par le dernier vol, a pris sa place. Jusqu’à fort tard, le ministère du Travail ainsi que la police s’évertuaient à prendre une décision quant à son sort. «Il doit définitivement partir partir. Il faut juste régler un souci technique, son identité n’étant pas compatible avec son billet d’avion», expliquait un haut fonctionnaire à l’express hier.

Au départ, c’est 93 ouvriers, incluant les 15 meneurs déportés, qui ont été invités à quitter l’île. L’un d’eux a préféré reprendre le travail à la dernière minute au lieu de rentrer à Dacca.

L’usine Real Garments, à La Tour Koenig, a de son côté recommencé ses opérations dans l’après-midi d’hier.