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Vénézuela : Hugo Chavez opéré d''un cancer à 18 mois de la présidentielle

1 juillet 2011, 00:00

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Hugo Chavez a annoncé avoir subi une intervention chirurgicale couronnée de succès à Cuba pour le retrait d''''une tumeur cancéreuse, révélation qui vient bouleverser la donne politique au Venezuela à 18 mois de l''élection présidentielle prévue en décembre 2012.

Le président vénézuélien, âgé de 56 ans, connu pour la vigueur de ses harangues enflammées, est apparu jeudi soir grave et ému dans son premier discours à la nation depuis son opération, qui remonte au 10 juin à La Havane.

Les médecins "ont confirmé l''existence d''un abcès tumoral, avec la présence de cellules cancéreuses, ce qui a requis une nouvelle opération pour extraire la tumeur dans sa totalité", a-t-il dit, débout à un pupitre aux côtés d''un drapeau vénézuélien et d''un portrait de Simon Bolivar, héros de l''indépendance des pays d''Amérique du Sud.

Le vice-président vénézuélien, Elias Jaua, flanqué des ministres, a déclaré à la télévision à Caracas peu après l''allocution de Chavez que le gouvernement était "uni" et que les réformes engagées devaient être "approfondies" malgré l''état de santé du chef de l''Etat.

Dans son intervention, Chavez a assuré qu''il restait "à la barre" et était en contact permanent avec Elias Jaua. La campagne électorale de 2012 n''est pas encore lancée, mais les partisans de Chavez n''imaginent pas d''autre scénario que voir leur champion briguer un troisième mandat de six ans après ses victoires de 1998 et 2006.

Retenue dans l''opposition

L''annonce de la maladie d''un président qui insistait fréquemment sur la robustesse de son physique introduit un doute inédit sur sa capacité à diriger le pays à moyen terme.

"Il est vivant ! Il est vivant !", chantait à Caracas un groupe de manifestants à Catia, un des quartiers pauvres de Caracas là où, comme ailleurs dans les zones déshéritées du pays, Hugo Chavez puise son soutien politique.

Le président vénézuélien continue en effet à bénéficier d''un fort capital de sympathie parmi les classes populaires qui lui savent gré d''avoir utilisé les revenus tirés du pétrole pour financer le secteur hospitalier et le système scolaire. Pour l''opposition, cette annonce traduit un signe de faiblesse de l''homme fort du Venezuela et le place dans une position moins favorable pour un nouveau succès électoral.

Toutefois, ses adversaires font preuve de retenue dans leurs commentaires et essaient manifestement de ne pas laisser transparaître leur satisfaction. "Ce qui peut arriver de mieux pour la république est que le président se rétablisse et qu''il reprenne la totalité de ses fonctions afin que le processus politique puisse se poursuivre avec la tenue des élections l''an prochain", affirme Teodoro Petkoff, directeur du journal d''opposition Tal Cual.

Les observateurs se montrent eux aussi prudents. "Il est impossible de savoir s''il sera ou non physiquement et psychologiquement en état de mener la campagne de 2012", estime Luis Vicente Leon, un analyste de renom au Venezuela.

Connu pour ses discours fleuves de plusieurs heures, Chavez avait quitté son pays dans une remarquable discrétion et son gouvernement fonctionne au ralenti depuis trois semaines. Son silence depuis son intervention chirurgicale avait alimenté les rumeurs sur la gravité de son état de santé.

Jusqu''au jeudi 30 juin, la ligne officielle était qu''il avait été opéré d''un abcès pelvien. Hugo Chavez était apparu mercredi dans une vidéo où on le voyait marchant et bavardant avec son ami et mentor Fidel Castro. Le Venezuela a annulé un sommet régional prévu pour les 5 et 6 juillet, coïncidant avec le bicentenaire de l''indépendance.