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Who’s the umpire ?

21 décembre 2012, 00:00

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On a beaucoup reproché – and rightly so – à Navin Ramgoolam ses propos de 1991, sa perplexité suggérant que les élections auraient pu ne pas être free and fair.

Les Mauriciens sont attachés à leurs institutions électorales, ils leur font confiance, ils s’opposent âprement avant le scrutin, mais ils sont unanimes quant à l’obligation pour tous de faire confiance aux arbitres pour ce qui est du résultat. La sérénité avec laquelle les vaincus et leurs partisans acceptent la défaite est une caractéristique forte de notre société. C’est dire combien on se passerait, en 2012, de voir Anerood Jugnauth mettant en doute l’intégrité de la commission électorale.

Comme Paul Bérenger dans son interview de samedi dernier à l’express, sir Anerood a fait savoir, lors de sa conférence de presse du même jour, qu’il envisageait de solliciter le Commonwealth et l’Union européenne afin qu’ils nous envoient des observateurs électoraux. Ce dont notre démocratie a parfaitement su se passer tout au long de son histoire, avant comme après l’indépendance. S’il est heureux que le leader du MMM ait su établir une distinction entre l’irréprochable fonctionnaire qu’est le commissaire électoral Irfan Rahman et les éventuelles insatisfactions que nous valent les nominés constituant la commission électorale, il n’en est pas pour autant sûr que cette dernière ait vraiment faussé le jeu.

Les tempos – vides ou pleins de macaronis, les bouts de routes asphaltées à la va-vite, les journaux télévisés à la gloire du pouvoir et les billets d’Eric Stauffer n’ont jamais vraiment, de manière certaine, fait gagner des élections. Celles de dimanche dernier nous en administrent d’ailleurs la preuve. Si les moyens du pouvoir étaient si imparables, l’opposition n’aurait pas été clairement majoritaire dans trois villes, à deux doigts de l’emporter dans les deux autres. Et, c’est dire combien peut sembler gratuit le soupçon jeté sur nos institutions.

Que les politiques s’attaquent et se critiquent, cela est dans l’ordre des choses.

Mais qu’ils comprennent que pour nous, citoyens-électeurs, quelles que soient nos sympathies partisanes, ce dont nous sommes fiers, ce à quoi nous sommes attachés, ce sont nos règles d’arbitrage, nos arbitres et leur autorité lorsqu’on les contraint à sortir le carton. Sans doute est-ce pour cela qu’il existe aussi de beaux joueurs.

 

Gilbert AHNEE