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WikiLeaks : Julian Asange reste en détention jusqu’au 14 décembre

8 décembre 2010, 00:00

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Un tribunal londonien a rejeté mardi la demande de libération sous caution du fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, arrêté en Grande-Bretagne sur la base d''''un mandat d''arrêt délivré par la justice suédoise.

"Il existe de réelles raisons de penser qu''il pourrait prendre la fuite si cette mise en liberté sous caution lui était accordée", a expliqué le juge Howard Riddle, ajoutant que les charges retenues contre l''Australien étaient sérieuses.

Une nouvelle audience a été fixée au 14 décembre. Julian Assange restera en détention au moins jusqu''à cette date.
Les procureurs suédois réclamaient l''arrestation de ce ressortissant australien âgé de 39 ans, soupçonné d''avoir commis un viol et des violences sexuelles l''été dernier alors qu''il se trouvait en Suède.

Julian Assange a pris contact avec le consul général d''Australie à Londres pour solliciter son aide. "Nous avons confirmé que nous la lui fournirions comme nous le faisons pour tous les citoyens australiens", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Kevin Rudd, ajoutant qu''un représentant de Canberra avait assisté à l''audience de mardi.

WikiLeaks, qu''il a fondé en 2006, a déclenché une tempête diplomatique en se procurant plus de 250.000 télégrammes du département d''Etat américain que cinq grands journaux occidentaux, publient depuis le 28 novembre.

L''arrestation de Julian Assange, qui s''est livré, le mardi 7 décembre,  à la police britannique, ne modifiera pas la diffusion étalée de ces notes et mémos, a fait savoir le site internet via son compte Twitter.

Son avocat suédois a annoncé qu''Assange, qui estime que la justice suédoise est sous l''influence de puissances étrangères, userait des recours à sa disposition pour échapper à un transfert vers l''Etat scandinave.

A Stockholm, le procureur suédois Marianne Ny a affirmé qu''aucun gouvernement étranger n''avait demandé à être informé du dossier. "Cette enquête criminelle n''a rien à voir avec WikiLeaks, a-t-elle ajouté, elle vise la personne (de Julian Assange)."

Quatre chefs d''inculpation ont été retenus contre lui par la justice suédoise: un pour coercition, deux pour violence sexuelle et le dernier pour viol, qui auraient été commis en août. Il est passible d''une peine maximale de quatre ans de prison. Julian Assange nie ces allégations.

"Wikileaks reste opérationneL"

Ancien pirate informatique, Julian Assange a créé WikiLeaks avec l''objectif de développer le journalisme d''investigation et de compléter le travail des médias traditionnels.

Le site internet, qui emploie une demi-douzaine de permanents et des dizaines de bénévoles actifs, permet à des personnes estimant être témoin de malversations ou de pratiques de corruption dans l''administration ou l''entreprise qui les emploie de faire publier, en toute confidentialité, des documents internes étayant leurs accusations.

"WikiLeaks est opérationnel. Nous continuons sur la même voie", a dit Kristinn Hrafnsson, porte-parole du site. "Aucun développement concernant Julian Assange ne modifiera nos projets sur les diffusions prévues aujourd''hui et dans les prochains jours", a-t-il ajouté.

Julian Assange, qui change régulièrement de téléphone portable, entretient le plus grand secret autour de ses déplacements. On ne lui connaît pas de domicile fixe et il séjourne chez des connaissances. Au juge Riddle qui lui demandait de donner son adresse, il a d''abord répondu "Poste restante en Australie" avant de préciser Victoria, Australie.

Plusieurs personnalités, dont le cinéaste Ken Loach, s''étaient porté garantes de sa caution.

"J''ai un profond respect pour lui. Les accusations portées contre lui en Suède sont absurdes et ont été qualifiées ainsi par un procureur suédois", a dit le journaliste australien John Pilcher, qui proposait de verser 20.000 livres sterling (24.000 euros) en dépôt de garantie.

Julian Assange a passé beaucoup de temps en Suède, notamment cet été où la justice affirme qu''il a abusé de deux femmes, membres bénévoles du réseau. Une première plaignante, "Mlle A", l''accuse d''avoir refusé de faire usage d''un préservatif. Il aurait également refusé de se protéger avec la seconde, "Mlle W". Une première enquête a été ouverte sur ces allégations puis abandonnée avant d''être rouverte.

Reuters