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Zimbabwe : Benoît Lagesse devra évacuer sa ferme, selon un jugement de la cour de Chiredzi
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Zimbabwe : Benoît Lagesse devra évacuer sa ferme, selon un jugement de la cour de Chiredzi
Le fermer d’origine mauricienne de même qu’un autre compatriote, Benoît Fayd’herbe, se battent depuis années pour garder leurs propriétés, soulignant qu’ils sont protégés par un accord bilatéral entre le Zimbabwe et Maurice.
La nouvelle est tombée à la fin de la semaine dernière : le fermier Benoît Lagesse a perdu en appel à la cour Chiredzi. Il réclamait de pouvoir continuer à exploiter sa ferme malgré l’ordre d’expulsion prononcé à son encontre par les autorités zimbabwéennes.
Selon le quotidien Newsday en date du mercredi 27 juin, le fermier mauricien contestait cet ordre d’acquisition obligatoire. Il estimait que cette mesure ne devrait pas le concerner en vertu d’un accord signé entre les gouvernements du Zimbabwe et de Maurice.
Selon l’Etat zimbabwéen, le fermer se refusait de quitter sa ferme malgré un ordre d’éviction qui lui avait été servi le 7 mai 2004, réclamant une compensation. Dans son jugement prononcé au début de la dernière semaine du mois de juin 2012, le magistrat Tinashe Langton Ndokera indique que les lois du pays concernant l’acquisition obligatoire sont préséance sur tout accord qu’aurait signé le gouvernement zimbabwéen avec un autre pays.
Pour le magistrat, le fermier d’origine mauricienne ne pouvait rester sur sa propriété que s’il avait été en possession d’une offre du ministère zimbabwéen des Terres, d’un permis ou d’un contrat de bail. Le magistrat a précisé qu’il était reconnu que les traités bilatéraux ne sauraient avoir préséance sur les lois votées au Parlement. Un traité, ajoute-t-il, ne fait pas partie des lois locales, sauf si cela est entériné par les législateurs.
Suivant sa condamnation pour avoir défié l’ordre d’éviction, Benoît Lagesse devra payer une amende de 100 dollars zimbabwéens et devra quitter sa ferme au plus tard le 31 juillet 2012.
Cela fait des années que les fermiers d’origine étrangère se battent contre les autorités zimbabwéennes. Ces dernières ont même rejeté un jugement de la Cour des droits de l’homme de la Southern African Development Community (SADC). Cette instance a fait ressortir que la redistribution de terres au Zimbabwe est illégale au niveau constitutionnel et « racialement » discriminatoire. Un jugement que Harare ignore. La SADC a finalement décidé de dissoudre cette cour de justice.
Des fermiers de la région de Chiredzi et de Manicaland sont également soumis à des pressions, parfois physiques, semble-t-il, parce qu’ils résistent au programme de réforme agraire de Robert Mugabe.
Rappelons qu’en mai 2011, le chef de la diplomatie mauricienne, Arvin Boolell, a rappelé que le Zimbabwe et Maurice ont conclu un accord censé garantir les intérêts mauriciens sur le sol zimbabwéen. Il réagissait alors à la remise en cause du tribunal de la SADC par le régime de Robert Mugabe, expliquant qu’un « investment protection agreement » avait été signé entre Port-Louis et Harare.
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