Marlène Madron est présidente de l’association Zenfants Innocents de Cité Kennedy à Quatre-Bornes. Connue comme la «deuxième» maman de nombreux enfants défavorisés du quartier, cette femme au grand cœur respire la générosité et la simplicité. Son parcours en dit long sur ce qu’elle a enduré pour en être arrivée là aujourd’hui.

Son amour pour le social et sa persévérance lui ont permis de lancer son association afin de venir en aide aux enfants du quartier. «Il y a11 ans, mon défunt beaufrèreet moi avons décidéde prendre en main ungroupe d’enfants passionnés musique.» C’est avecune dizaine d’enfants etquatre responsables qu’ils lancent une organisation non gouvernementale.

«Zot ti pe trenn lor lari», explique Marlène Madron.Au départ, l’associations’enregistre sousle nom de Kennedy Socio Culturel. Il y a trois ans,elle est renommée Zenfants Innocents. «Ek letan bann paran inn komens interese par lasociasion, zot inn koumans avoy zot zenfan ek nou», explique MarilyneMadron.

Si elle a fait ce choix aujourd’hui, c’est surtout en raison de son passé difficile. Elle raconte péniblement

ses difficultés : «Mo lavi pa ti fasil. Mo tiena nef an kan mo bannparan inn separe. Mo tipli gran ser e monn bizinokip mo bann frer ek ser,nou ti dix en tou.» Une responsabilité que Marlène Madron assume.

Aujourd’hui avec recul, elle réalise que la vie de certains enfants n’est pas commode et c’est pour cela qu’elle leur vient en aide. «Monn tro viv ladanpou pa aid zot zordi. Monntruve kouma boukou zanfanzot mama ek papa pagagn letan okip zot Mookip sa bann zanfan koumadir mo zanfan mem.»

Si Marlène Madron est désormais une femme épanouie et mère de trois enfants, elle avoue que ses proches n’ont pas toujours compris son engagement dans le social, notamment ses proches. «Au début, c’était difficilepour mes enfants de comprendreque j’avais choisi dem’occuper d’autre enfantsplutôt que de mon ménage.Mais maintenant ils comprennentl’amour que jeporte à ces enfants. L’une demes filles est d’ailleurs secrétairedu groupe et mon filss’occupe de la partie musicale», explique-t-elle.

Cette femme au cœur tendre vient de subir une nouvelle épreuve. «Enzanvie 2010, monn perdienn kote lizie dan mo travay.Dan sa momen la kimonn konpran kouma zotimportan pou mwa.» En effet, les enfants se sont mobilisés lors de son séjour à l’hôpital pour réaliser à son intention un dessin sur une grande feuille de bristol avec des messages. «Seki zot innfer pou mwa inn tous mwaboukou. Depi sa, monnpren consiens ki dan zanfanena Bondie.»

Sa persévérance la pousse à ne pas avoir de limites. «Mo poukontinie ziska kot Bondiedonn mwa couraz ekakompagn mwa.»