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Économie bleue
Arvin Boolell prône la démocratisation du secteur
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Économie bleue
Arvin Boolell prône la démocratisation du secteur
«Le trafic de travailleurs et d’êtres humains reste inacceptable et nous devons agir rapidement et avec la responsabilité qui nous incombe. Nous demandons au pouvoir judiciaire de fast-tracker les cas, en croyant à la séparation des pouvoirs. Il y a également plusieurs enjeux à aborder afin de renforcer la communauté des pêcheurs», a affirmé Arvin Boolell lors d’une conférence organisée par Stella Maris - Apostolat de la Mer, hier, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la pêche.
Le ministre de l’Agro-industrie, de la Sécurité alimentaire, de l’Économie bleue et de la Pêche a insisté sur la nécessité de maintenir l’équité, l’égalité et d’assurer l’autonomisation des pêcheurs, tout en veillant à la préservation des ressources marines et à la justice sociale. «La pêche reste une activité noble, mais il est nécessaire de garantir le respect des droits des pêcheurs. Alors que les pêcheurs sortent de notre lagon pour pratiquer leur activité à l’aide de Fish Aggregating Devices, est-ce juste qu’une personne de l’ancien gouvernement fasse tout ce qu’elle veut de notre mer sans respecter la loi, en amenant des bateaux longliners qui font que, là où ils doivent pêcher 50 tonnes, ils pêchent 100 tonnes, au détriment d’autres pêcheurs,aided and abetted par l’ancien régime ?» a commenté Arvin Boolell sur la prévalence de la pêche illégale et les politiques de l’ancien ministre de la Pêche, Sudheer Maudhoo.
«Je suis allé déposer devant la Court of Investigation concernant le naufrage du Wakashio. Ni l’ancien ministre de la Pêche, ni l’ancien Premier ministre, ni l’ancien ministre Kavy Ramano, qui était responsable de l’Environnement, ne se sont présentés. Et qu’avons-nous vu sur la côte du navire ? Des proches de l’ancien régime étaient sur place, car ils avaient tous les contacts concernant la mer. Qu’en est-il de la justice sociale ?» a poursuivi Arvin Boolell, qui a également souligné la nécessité de démocratiser le secteur pour qu’il ne demeure pas le «monopole d’une seule famille».
Le ministre Arvin Boolell a ajouté qu’il est nécessaire d’adopter une approche «hands-up», c’est-à-dire intégrée et humaine, afin de renforcer les capacités de la communauté des pêcheurs. Il a insisté sur l’importance de proposer des formations concrètes qui les aident à progresser, plutôt que de leur accorder de simples avantages monétaires dans le cadre du Budget. Parmi les défis à relever dans ce secteur figurent: la pollution marine, la modernisation du port, le développement du cruise tourism et de l’écotourisme, la lutte contre la pêche illicite, le manque d’efficacité des garde-côtes en cas de catastrophe, et le trafic de drogue par voie maritime.
Fabrice David, junior minister à ce ministère, est revenu sur le naufrage du remorqueur Sir Gaëtan, survenu le 31 août 2020, et ayant coûté la vie à quatre marins : Sujit Kumar Seewoo, Sylvain Addison, Lindsay Plassan et le capitaine Moswadeck Bheenick. «Nous prenons l’engagement, au sein de ce nouveau gouvernement, de répondre à toutes les questions restées sans réponse afin que les familles puissent enfin faire leur deuil», a-t-il déclaré. Il a également souligné la nécessité d’apporter un soutien moral, matériel, émotionnel et spirituel aux pêcheurs, tout en privilégiant la pêche durable et en consolidant l’économie bleue comme pilier de l’économie mauricienne.
Aadil Ameer Meea, ministre de l’Industrie, des PME et des Coopératives, a annoncé qu’il travaille déjà sur un plan visant à améliorer l’efficacité des sociétés coopératives de pêcheurs afin qu’elles puissent opérer dans de meilleures conditions. «Nous avons 550 pêcheurs regroupés dans 75 coopératives, avec un chiffre d’affaires d’environ Rs 47 millions, ce qui est extrêmement faible. Il est regrettable que l’économie bleue n’ait pas pris son envol au cours des dix dernières années, malgré la disponibilité des ressources, en raison de la négligence, du manque d’encadrement et d’infrastructures sous l’ancien régime. Il est impératif de la redynamiser, en s’inspirant des modèles indiens ou français, où les coopératives se sont très bien développées. Je rencontrerai les parties prenantes et les coopératives afin de prendre des décisions, trouver des solutions et mettre en place des moyens au plus tôt pour relever ces défis», a déclaré le ministre.
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