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Arvind Bhojun: «Nous sommes au dernier semestre et des livres ne sont toujours pas accessibles»

14 août 2024, 18:00

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Arvind Bhojun: «Nous sommes au dernier semestre et des livres ne sont toujours pas accessibles»

Arvind Bhojun, président de l’UPSEE.

À quoi peut-on s’attendre pour ce dernier semestre ?

Ce dernier trimestre est crucial pour les élèves. Des examens seront organisés pour évaluer leur progression au cours de l’année scolaire. À l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), tant le personnel enseignant que non enseignant s’investissent pleinement pour soutenir les élèves. Il est important de noter que les enseignants offrent également des conseils aux collégiens à l’aide d’outils informatiques, notamment pendant la période des révisions.

Cependant, il est regrettable de constater que les éducateurs de l’UPSEE de Rodrigues ont dû se rendre à Maurice pour expliquer au directeur de la Private Secondary Education Authority que leurs élèves n’avaient toujours pas reçu leurs livres scolaires, malgré le fait que nous soyons déjà dans le dernier trimestre. Ces manquements sont récurrents et méritent d’être soulignés.

De nombreux élèves de l’Extended Programme peinent à suivre le rythme en raison de ce manque de matériel scolaire, un problème qui touche également les jeunes de Maurice. Nous remercions les enseignants et les administrateurs qui font des photocopies des livres pour permettre aux enfants de suivre les cours.

Nous nous interrogeons sur l’efficacité des responsables du ministère de l’Éducation, qui semblent reproduire les mêmes problèmes chaque année malgré les millions de roupies investies dans ce domaine.

Un autre sujet à aborder pour ce dernier semestre est l’organisation des examens de fin d’année par le Mauritius Examinations Syndicate (MES). Nous percevons une forme de discrimination, notamment en ce qui concerne le choix des coordinateurs. Les enseignants des collèges d’État occupent ces postes, tandis que ceux des collèges privés sont cantonnés aux rôles d’invigilator et de supervisor. Ce problème a été soulevé auprès des instances du ministère et des mesures seront prises pour rétablir un équilibre.

Quelles sont les requêtes soumises au ministère qui n’ont pas encore été satisfaites ?

Il est également pertinent de soulever la question de l’enseignement en ligne. Les autorités auraient pu prévoir des mesures pour soutenir les enseignants en leur fournissant le matériel nécessaire à la dispense de cours en ligne. Pourquoi n’a-t-on pas envisagé des subventions ou des réductions fiscales pour l’achat des outils indispensables ? Une partie des élèves est pénalisée par le manque de moyens financiers de leurs familles, ce qui les empêche de bénéficier de leçons particulières. De plus, le manque fréquent d’enseignants dans les établissements, notamment dans les écoles privées, aggrave la situation. Les enfants se retrouvent ainsi défavorisés et si les parents ne peuvent pas se permettre des cours privés, la situation devient encore plus problématique.

Nous sommes également confrontés à un problème de violence dans les établissements scolaires, sans parler du langage inapproprié utilisé par les jeunes envers les enseignants. La communication entre élèves et personnel éducatif est souvent difficile. Il est crucial d’instaurer un système bien défini pour encadrer ces jeunes. Bien que ce sujet ait déjà été abordé auprès du ministère, des mesures concrètes doivent être prises.

En plus d’un recteur, chaque institution devrait disposer d’un recteur adjoint ainsi que d’un disciplinary master. Il ne faut pas uniquement se baser sur le nombre d’élèves fréquentant l’établissement pour déterminer ces besoins. Actuellement, il est stipulé que lorsqu’un collège compte moins de 700 élèves, il ne peut y avoir de recteur adjoint. Cependant, cette situation doit évoluer pour mieux répondre aux exigences en matière de discipline et de gestion.

Il est également nécessaire de réévaluer certaines matières, notamment pour les élèves suivant l’Extended Programme. En effet, des lacunes fondamentales peuvent subsister depuis la fin du cycle primaire.

Par ailleurs, il est crucial de développer la filière en intelligence artificielle, en collaborant étroitement avec les universités de Maurice, telles que l’université de Technologie. Le ministère ne peut pas mener ce projet seul. Nous devrions aussi mettre l’accent sur le Story Telling, un sujet que nous avons également proposé au ministère.

Pourriez-vous partager votre avis sur ce qui attend les jeunes qui participeront aux grands examens de ce cycle final, en particulier pour le «National Certificate of Education» (NCE), le «School Certificate» (SC) et le «Higher School Certificate (HSC) ?

Pour ceux qui passeront le NEC cette année, nous prévoyons un taux de réussite supérieur à celui de l’année précédente, en grande partie grâce à l’introduction de la School Based Assessment. Cette évaluation ne portera pas uniquement sur les connaissances théoriques, mais aussi sur les compétences pratiques acquises au collège. Cependant, les examens ont subi quelques retards et ont été réalisés quelque peu à la va-vite en raison d’un manque de coordination entre le ministère et le MES.

En revanche, pour ceux qui se préparent au SC et au HSC, il est important de noter que Cambridge ne fera aucune concession et que la préparation doit se faire comme avant la pandémie de Covid-19. Nous estimons que les élèves devraient atteindre un taux de réussite compris entre 75 et 80 %.

Nous pensons également que la qualité des résultats s’améliorera. Cependant, l’exigence des cinq credits pourrait désavantager les collégiens des écoles privées. Le nombre de participants sera plus élevé cette année car le gouvernement a décidé de financer les examens des élèves ayant redoublé. Néanmoins, la question des cinq credits ne se résoudra pas facilement.

Lors de l’élaboration des emplois du temps, nous constatons que les élèves ne peuvent pas toujours choisir les options dans lesquelles ils se sentent à l’aise. Beaucoup se retrouvent à suivre des cours qui ne les intéressent pas forcément. Il serait judicieux de trouver un moyen qui permet aux élèves de choisir des options qui correspondent à leurs intérêts dans des établissements qui les proposent, idéalement après le NCE.