Figure emblématique du militantisme social à Maurice, Ashok Subron s’est longtemps illustré par son engagement sans relâche en faveur des travailleurs, des retraités et des plus vulnérables. Syndicaliste passionné, il n’hésitait pas à descendre dans la rue, pancarte à la main, pour dénoncer les injustices sociales. Sa présence lors de manifestations témoigne de cette époque où Ashok Subron se positionnait fermement du côté des pensionnaires, critiquant ouvertement le niveau des pensions de retraite.

Aujourd’hui, alors qu’il occupe le poste de ministre de la Sécurité sociale, son absence dans le débat sur le rehaussement de l’âge de la pension de vieillesse de 60 à 65 ans suscite de nombreuses interrogations. Sollicité pour une réaction officielle, son attaché de presse a fait savoir qu’il ne souhaite pas s’exprimer sur ce sujet «pour le moment». Cette réserve contraste fortement avec la posture engagée qu’il adoptait en tant que syndicaliste. Si Ashok Subron était encore dans l’opposition, nul doute qu’il aurait vigoureusement contesté une telle réforme. Son silence est d’autant plus remarqué que la mesure en question touche directement les citoyens qu’il s’est toujours engagé à défendre.

Il est légitime de se demander si les exigences de la fonction ministérielle ont mis entre parenthèses les convictions d’antan. Le ministre Subron doit-il aujourd’hui arbitrer entre loyauté gouvernementale et fidélité à ses engagements passés ? Le public, lui, reste en attente d’un positionnement clair.

J.M