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Conférence de presse de Rezistans ek Alternativ
Ashok Subron sur l’ouverture du marché du travail aux étrangers : «Une seconde vague de coolitude»
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Conférence de presse de Rezistans ek Alternativ
Ashok Subron sur l’ouverture du marché du travail aux étrangers : «Une seconde vague de coolitude»
Selon Ashok Subron de Rezistans ek Alternativ (ReA), c’est le deal entre le gouvernement et le secteur privé. Il a consacré presque toute sa conférence de presse de samedi aux mesures annoncées dans le Budget 2024-2025 pour une plus grande ouverture du pays aux travailleurs étrangers.
«D’un côté, a-t-il dit,le gouvernement et l’élite économique accueillent des milliardaires et, de l’autre, des travailleurs migrants qui seront exploités. En parallèle, c’est l’exode de cerveaux mauriciens d’une ampleur jamais vue depuis l’Indépendance.» Il a été très critique envers Renganaden Padayachy, qui a déclaré qu’il n’avait pas le temps de faire une étude sur cet exode et que ce qui l’intéresse, «ce sont ces milliardaires qui viennent au pays». Ashok Subron a surtout condamné le ministre des Finances pour avoir affirmé que personne n’est indispensable. «Moi, je lui dis, à Padayachy : Vous n’êtes pas indispensable non plus.»
Pour Ashok Subron, la nouvelle économie reposera encore plus sur l’exploitation d’une main-d’œuvre à bon marché. «C’est l’argent public qui sera utilisé pour top up le salaire minimum des travailleurs, pas celui du patronat.» Pour la partie à laquelle le patronat contribuera pour le salaire minimum, a-t-il ajouté, cela a été agréé à condition qu’il puisse importer de la main-d’œuvre étrangère peu coûteuse. «Après l’abolition de l’esclavage, on avait assisté à une première coolitude (NdlR, mot inventé par l’écrivain mauricien Khal Torabully). On aura bientôt une deuxième vague de coolitude.»
«Mismatch», dites-vous ?
Revenant sur la baisse du chômage serinée par Padayachy, Ashok Subron a rappelé que le chômage des jeunes demeure élevé, que 20 % des chômeurs ont fait des études tertiaires, qu’un tiers des jeunes sans emploi ont vu leur contrat précaire de travail terminé et que 37 600 travaillent à temps partiel ou sont sous-utilisés. «Le mot mismatch qui est à la mode n’est donc que de la poudre aux yeux.» Revenant sur les mesures budgétaires pour favoriser l’emploi d’étrangers, le militant de ReA a fait savoir que, actuellement, environ 50 % des travailleurs sont déjà des étrangers rien que dans le secteur export. «Et l’on ne sait pas si les étudiants et stagiaires étrangers ont été comptabilisés. Vous les voyez dans les supermarchés et les stations d’essence» Il a prôné la mise sur pied d’une agence nationale pour l’emploi pour connaître savoir quelles sont la demande et l‘offre d’emploi.
Rien à avoir avec le manque de travailleurs
Maintenant, a souligné Ashok Subron, le secteur ICT-BPO pourra employer 100 % d’étrangers et les professionnels étrangers pourront gagner Rs 22 500 au lieu des Rs 45 000. «Ils représentent une menace directe pour les travailleurs locaux.L’État ouvre en grand le marché de l’emploi aux étrangers et n’est même pas signataire de la convention internationale en faveur des travailleurs migrants.» Tout en prédisant que ces derniers subiront une semi-servitude sous les importateurs de travailleurs et les employeurs. «À l’époque, il y avait le Protector of Immigrant Workers. Y en aura-t-il demain ?» Il a recommandé de tout geler, surtout avec les élections qui arrivent. «Ces mesures n’ont rien à avoir avec le manque de travailleurs mais avec le besoin d’avoir de la main-d’œuvre à bon marché.»
David Sauvage a, lui, parlé de la partielle au no 10. Rappelant que le writ a déjà été émis le 12 mai, que le Nomination Day est fixé au 11 juillet et que la partielle aura lieu en principe le 9 octobre. «Il y a eu révocation et démission sans que personne n’en connaisse la raison. Il y a eu un deal pour garder le silence. Si to koze, mo pou koze. Et le révoqué-démissionnaire Hurdoyal qui sera probablement candidat du Mouvement socialiste militant. Avec tout ça, que l’on aille directement aux législatives car jamais une partielle n’a été organisée à la fin d’un mandat.»
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