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Covid-19

AstraZeneca admet de rares effets secondaires liés au vaccin

10 mai 2024, 19:02

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AstraZeneca admet de rares effets secondaires liés au vaccin

-Dr Vasantrao Gujadhur : «Nous aurions probablement eu plus de décès sans le vaccin»

Il a été parmi les premiers à commercialiser un vaccin contre le Covid-19 lors de la pandémie. Pourtant, aujourd’hui, le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca retire son vaccin du marché. Bien que l’entreprise ait évoqué des motifs économiques, elle n’a pas nié, en février dernier, que son vaccin puisse, dans des cas extrêmement rares, être associé au syndrome de thrombose avec thrombocytopénie – une complication ayant causé plus de 80 décès au Royaume- Uni ainsi que des centaines de blessures graves.

Le vaccin AstraZeneca a été le premier à être introduit à Maurice en mars 2021, le gouvernement imposant la vaccination à la population afin de lutter contre le Covid-19 et de faciliter la réouverture des frontières. Le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur de la Santé, se rappelle que cette période était marquée par une urgence mondiale visant à protéger les populations, avec une compétition intense pour l’obtention des vaccins. «À l’époque, le virus était très virulent et, compte tenu du nombre de décès signalés dans le pays, nous n’avions pas d’autre choix», souligne-t-il. Il insiste sur le rôle essentiel d’un vaccin : «Son objectif est de vous protéger contre la maladie. Chaque année, de nombreuses personnes reçoivent le vaccin contre la grippe, ce qui réduit la gravité de la maladie.»

Le Dr Vasantrao Gujadhur soulève une question importante : dans un pays comme Maurice, où les personnes de tous âges sont confrontées à des comorbidités, quelles auraient été les conséquences si la population n’avait pas été vaccinée contre le Covid-19 à cette époque ? «Nous aurions probablement eu plus de cas de maladie et davantage de décès», affirme-t- il. Il rappelle que les grandes sociétés pharmaceutiques ainsi que l’Organisation mondiale de la Santé ont encouragé la vaccination pour réduire la transmission du virus. «Avec le recul, nous constatons des effets secondaires, mais à l’époque, l’objectif primordial était de protéger la population.» Il indique également que des milliards de doses de vaccins ont été administrées dans le monde entier, contribuant à affaiblir les variants et la virulence du virus. Il rappelle que les Mauriciens se rendaient aux centres de vaccination dès 6 heures, voire 5 heures du matin, dans le but de se faire vacciner.

Dans le monde entier, de nombreuses personnes ont toujours été opposées aux vaccins. «Regardez aujourd’hui, la France a rendu certains vaccins obligatoires, alors qu’initialement beaucoup étaient contre», avance-t-il. Il met en avant le rôle des vaccins dans l’éradication de la variole à l’échelle mondiale. Cependant, Ruqayah Khayrattee, porte-parole du mouvement «No Covid vax for kids» et «Nou pa ban cobaye », ne trouve pas surprenant que des effets secondaires aient été signalés avec les vaccins. «Ce n’est pas étonnant étant donné que dans le cycle normal de mise en circulation d’un vaccin pour le grand public, nous n’avons jamais vu un vaccin être développé aussi rapidement sans que des procédures de tests approfondis sur les effets secondaires ne soient réalisées», explique-t-elle.

Pour elle, la lutte menée par son groupe n’a pas été vaine. «Il est malheureux de constater que certaines personnes nous ont traités de perturbateurs ou même comme des ignorants qui ne comprennent rien aux vaccins», déplore-telle. Elle soulève la question de savoir si les intérêts financiers n’ont pas prévalu sur le bienêtre des bénéficiaires des vaccins. «Nous devons rappeler que la majorité des citoyens vaccinés ont ressenti qu’ils n’avaient pas d’autre choix que de se faire vacciner, alors que les déplacements étaient restreints, qu’ils possèdent ou non une carte attestant de leur vaccination.» Selon elle, les laboratoires qui reconnaissent les effets secondaires des vaccins étaient au courant de la situation et savaient que les vaccinés serviraient de cobayes. «C’est pourquoi ils ont exigé que les clients assument l’entière responsabilité des éventuels effets secondaires sur les bénéficiaires des vaccins. C’est révoltant car il y a eu des décès et des familles qui auront désormais le plus grand mal à prouver que le décès de leur proche est lié à la vaccination.»