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Diego Garcia

Audience des demandeurs d’asile sri-lankais : les avocats bouleversés

18 septembre 2024, 21:00

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Audience des demandeurs d’asile sri-lankais : les avocats bouleversés

Les demandeurs d’asile, dont 15 enfants, vivent dans un camp de la taille d’un terrain de football.

• «Voir les enfants là-bas était déchirant»

Ils attendent depuis plus de deux ans. Les 64 demandeurs d’asile srilankais sont bloqués sur l’île de Diego Garcia, dans l’archipel des Chagos, sans possibilité de quitter le camp où ils sont détenus. Depuis lundi, la juge Margaret Obi, de la Cour suprême des Territoires britanniques de l’océan Indien (BIOT), est sur l’île pour mener une audience décisive concernant la situation de ces demandeurs d’asile. Cette audience, qui se déroule en présence d’une douzaine d’avocats, marque la première occasion pour ces derniers de rencontrer leurs clients en personne, après près de trois ans de représentation juridique à distance.

La visite du camp lundi a profondément marqué la délégation, les avocats ayant décrit les conditions de vie sur place comme extrêmement précaires et éprouvantes pour les enfants. L’audience s’est poursuivie hier avec l’interrogatoire du commissaire par intérim, Nishi Dholakia. Elle concède que la situation risque de s’aggraver, avec des grèves de la faim ou des actes de violence, incendies ou émeutes qui pourraient mettre les enfants en danger.

Les demandeurs d’asile vivent dans un camp clôturé et gardé, d’une taille équivalente à celle d’un terrain de foot ball. «Les conditions dans le camp sont très sombres. Voir les enfants là-bas était déchirant», disent les avocats. Le camp est un espace restreint, surveillé en permanence par la société de sécurité G4S, qui ne laisse que peu de place aux 64 personnes encore présentes, dont 15 enfants. Elles vivent dans des tentes communes, partagées entre familles et individus, sans réelle intimité ni confort. Les installations sont rudimentaires, et le manque de ressources de base rend le quotidien extrêmement difficile.

Pour les enfants, la situation est encore plus préoccupante. Leurs parents tentent tant bien que mal de les protéger des scènes de désespoir, y compris des actes d’automutilation observés parmi certains hommes du camp. Les travailleurs sociaux ont conseillé aux parents de garder les enfants à l’écart de ces incidents, mais l’anxiété est palpable chez les plus jeunes, qui ne peuvent échapper à cette réalité, soulignent les avocats.

La juge Obi a souligné l’importance que cette audience ait lieu sur l’île, expliquant que cela permettrait non seulement de rendre justice de manière transparente, mais aussi de renforcer la confiance du public par la transparence et la responsabilité. La décision de tenir l’audience sur Diego Garcia a été contestée plus tôt cette année par le Commissaire du BIOT, qui a tenté de faire appel devant la Cour d’appel du BIOT. Il s’agissait de la première audience de la Cour d’appel en 40 ans. Toutefois, en mai, la demande d’appel a été rejetée, et la tenue de l’audience a été retardée en raison du refus des autorités américaines de four nir le soutien logistique nécessaire.

L’audience s’est poursuivie hier avec l’interrogatoire de la commissaire par intérim, Nishi Dholakia. Elle a concédé que le camp était en crise, notamment en raison des risques importants pour la sécurité des enfants à la suite d’incidents qui y sont sur venus. Elle estime que toutes les personnes résidant dans le camp de Thunder Cove devraient être relocalisées au Royaume-Uni dans les plus brefs délais.

En effet, bien que seuls les hommes aient manifesté des comportements auto destructeurs, les enfants ont également été exposés à ces scènes. Selon elle, la situation sur l’île est devenue ingérable, et il est impératif que les migrants quittent Diego Garcia rapidement pour garantir leur sécurité. L’audience se poursuit avec des délibérations prévues jusqu’à demain. Les conclusions de cette affaire seront com muniquées ultérieurement.

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Le stock de nourriture est mangé par des rats qui infestent le camp.