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Élections générales

Baisse des carburants : La dernière carte de Pravind Jugnauth

2 octobre 2024, 20:00

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Baisse des carburants : La dernière carte de Pravind Jugnauth

Une baisse du prix de l’essence et du diesel serait privilégiée.

Il a encore quelques jours pour sortir un autre lapin de son chapeau. Le Conseil des ministres devra se réunir ce vendredi avant que Pravind Jugnauth ne dissolve le Parlement. D’après nos renseignements, le chef du gouvernement devrait abattre sa dernière carte ce jour-là, après quoi il ne pourra plus prendre de mesures populaires qui risquent d’être considérées comme des pots-de-vin électoraux devant une cour de justice. Et la baisse des prix des carburants est la dernière carte qu’il devrait abattre.

En fait, le Conseil des ministres a le choix entre avaliser un boni de 14e mois pour tous les employés et une baisse des prix des carburants. Cependant, face au bras de fer qui oppose le gouvernement à Business Mauritius, suite à l’application du paiement de la relativité salariale, apprend-on, le bureau du Premier ministre ne veut pas entrer dans une autre polémique avec le secteur privé tout en lui donnant des arguments à soulever devant une cour de justice. La baisse du prix de l’essence et du diesel est donc privilégiée, déclare une source bien informée.

Il faut dire que les consommateurs s’attendaient à une réduction des prix des carburants, le 18 septembre, après la rencontre du Petroleum Pricing Committee (PPC) de la State Trading Corporation (STC), mais il n’en a rien été. La prochaine réunion doit avoir lieu au plus tard le 18 janvier 2025. Cependant, le PPC peut se réunir si besoin est, comme cela avait été le cas l’année dernière lorsqu’il y avait eu deux réunions en six jours. Le 30 septembre 2023, le comité avait décidé d’augmenter le prix de l’essence de Rs 69 à Rs 72,10 et celui du diesel de Rs 54,15 à Rs 60. Devant la colère de la population, le Conseil des ministres avait décidé d’injecter Rs 250 millions dans le Price Stabilisation Account de l’essence et la STC avait ramené le prix de l’essence à Rs 69, tout en augmentant celui du diesel à Rs 63,95, durant la soirée, peu de temps après la décision du Conseil des ministres.

La ministre du Commerce, Dorine Chukowry, était venue annoncer la nouvelle elle-même à la population, déclarant que c’était une «mesure exceptionnelle qui demande des efforts spéciaux du gouvernement». La ministre avait à ses côtés son collègue des Finances, Renganaden Padayachy, qui, lui, avait déclaré que la Mauritius Revenue Authority allait reverser une allocation de Rs 5 par litre de diesel, notamment aux bus scolaires, aux boulangers et aux planteurs impactés par la hausse du prix du diesel.

D’après un consultant en produits pétroliers, le Brent est en constante baisse, atteignant hier son cours le plus bas de cette année, soit 70 dollars le baril, alors qu’il était à 90 dollars en avril. «Le gouvernement aurait dû baisser les prix des carburants depuis plusieurs mois. Le Brent continuera à baisser en raison de la politique de l’Arabie saoudite. Au lieu de miser sur la cherté de son produit pour faire du profit, ce pays préfère avoir un large marché tout en produisant plus pour écouler son pétrole. Donc, nous avons constaté que le Brent est en baisse constante», dit-il.

Cependant, il regrette que le gouvernement n’ait rien fait depuis que la baisse du coût du Brent a été confirmée entre les mois de juillet et d’août, se vendant dans la fourchette des 80 dollars durant cette période. «S’il baisse les prix de l’essence et du diesel maintenant, ce sera une façon grotesque de démontrer, d’abord, que c’est une décision politique en marge des élections générales, et cela montre également qu’il aurait pu le faire depuis longtemps, mais il a préféré attendre. Ce sera trop tard. La population a trop souffert.»

Pour ce consultant en produits pétroliers, le gouvernement n’a pas voulu baisser les prix des carburants afin de ramener le maximum d’argent dans les caisses de l’État grâce aux taxes prélevées sur chaque litre de carburant. Cependant, la STC avance un autre argument pour expliquer la raison pour laquelle elle n’a pas baissé le prix de l’essence et du diesel le 18 septembre. Elle a rappelé qu’il y a un déficit de Rs 3,9 milliards dans le Price Stabilisation Account du diesel.