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Barkly : un mur cède, ravivant un traumatisme chez les habitants
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Barkly : un mur cède, ravivant un traumatisme chez les habitants
Claude Marie et Brian Pitchen marchaient le long de la façade, tandis que Marie Claude et Jean Claude Muneean tentaient de maîtriser le barrage un peu plus loin.
Lundi, vers 12 h 45, une scène catastrophique a secoué les résidents de l’avenue Corneille, à Résidence Barkly. Alors que certains s’activaient à ériger un barrage pour contenir les eaux envahissantes, un mur soutenant un bâtiment du ministère de l’Éducation s’est effondré. Claude Marie, 76 ans, et Brian Pitchen, un enseignant, marchaient le long de cette façade, tandis qu’un couple de personnes âgées, Marie Claude et Jean Claude Muneean, tentait de maîtriser le barrage un peu plus loin. Cet effondrement aurait pu être tragique, mais par chance, ces quelques personnes, en particulier Claude Marie et Brian Pitchen, en sont sorties avec seulement quelques égratignures.
Néanmoins, l’amertume persiste et ils redoutent les averses à venir. Ce jour-là, comme à chaque épisode de fortes pluies, les habitants de l’avenue Corneille à Résidence Barkly étaient sur le qui-vive. Ils savaient que l’eau finirait par trouver un chemin jusqu’à chez eux, en raison d’un système de drainage défaillant dans l’avenue et d’un mur retenant l’eau de pluie sans aucune issue, sauf quelques petits trous créés par les résidents.
Le couple Muneean, résidant en face du lieu de l’effondrement, se préparait à déjeuner lorsque les fortes pluies ont commencé. «Nous avons mis notre nourriture de côté et mon époux et moi sommes sortis pour ériger des barrages devant notre maison. D’autres voisins sont venus nous aider, plaçant des madriers et des sacs de rocksand. La pression de l’eau était terrible. À un moment, j’ai entendu un grand bruit et j’ai vu le mur céder et l’eau stockée de déverser comme un tsunami. J’ai cru que nous allions mourir. J’ai dit à mon époux que notre maison allait être complètement détruite. Claude, qui était en face de ma maison, projeté par la pression et la chute du mur, a atterri devant notre porte», relate Marie Claude, les images défilant devant ses yeux.
Claude Marie, qui aura bientôt 77 ans, et habite à quelques mètres du couple Muneean, revenait du poste de police. «Je suis allé signaler aux policiers que l’eau était entrée chez moi. En revenant, j’ai vu mes voisins ériger un barrage et je me suis mis à les aider. Alors que je passais, j’ai dit : ‘Si sa miray-la krazé, la pou éna difé.’ Parol ki long. Momem ki al pas ladan, mo al pey lépo kasé. Mé mo’nn sap lwin. Zordi ti pou bizin pé met fler la», confie Claude Marie, remerciant les cieux de l’avoir épargné.
Vylette Pitchen, son fils Brian et sa belle-fille, Nazma, construisaient également un barrage pour empêcher l’eau d’envahir leur domicile. Vylette et Nazma ont été témoins de l’effondrement. «Sa zimaz la ankor dan mo latet». Vylette confie aussi : «Nous avons commencé par sécuriser l’entrée d’un voisin. Sa fille de 15 ans était seule à la maison et l’eau commençait à y pénétrer. Elle ne savait pas quoi faire. Ce n’est qu’après que nous avons commencé à sécuriser notre maison.» Cependant, l’effondrement de ce mur n’est pas la fin de leurs craintes car les habitants estiment que les drains de cette avenue sont mal construits. «Éna enn drin kinn fer, ki fini ar lakaz dimounn. Sak kou ki éna gro lapli, simé vinn kouma larivier, ou pa kapav sorti dan lakour ek sa débord dan lakour», explique Sylvia Coosnapa. Et derrière le mur effondré se cachent d’énormes arbres qui menacent également de céder à tout moment. «Si sa tonbé, li ras difil kouran ek li tonb lor lakaz dimounn», confient-ils.
Ils ont à maintes reprises déposé des plaintes à la mairie de Beau-Bassin–Rose-Hill et ont également lancé des pétitions, souligne Nazma Pitchen. Mais tout semble être tombé dans l’oreille d’un sourd. Ils ne comptent cependant pas baisser les bras tant qu’ils ne se sentent pas enfin en sécurité.
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