Publicité

Liquidation du groupe BAI

Bataille juridique colossale : Rs 100 milliards réclamées par Dawood Rawat

30 mars 2025, 08:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Bataille juridique colossale : Rs 100 milliards réclamées par Dawood Rawat

Dawood Rawat à son retour à Maurice le 8 décembre 2024.

Par le biais de son avoué Sookia Saleem Sheffick, Dawood Ajum Rawat poursuit sa bataille juridique devant la division commerciale de la Cour suprême le 28 mars. Il réclame la somme de Rs 100 milliards à l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth, ainsi qu’aux 16 autres défendeurs. Cette affaire, qui s’annonce comme l’un des plus grands procès financiers de Maurice, met en cause des personnalités politiques, des institutions financières et des cabinets d’audit internationaux et Dawood Rawat les accuse en raison de leur implication présumée dans la chute de son groupe financier.

Dawood Ajum Rawat, ancien chairman Emeritus du groupe BAI, reproche à Pravind Jugnauth d’avoir supervisé et validé la liquidation du groupe BAI dans un cadre politique et financier qu’il juge illégal. Vishnu Lutchmeenaraidoo, alors ministre des Finances, aurait joué, dit-il, un rôle clé dans les décisions ayant conduit à l’expropriation des actifs de BAI. Roshi Bhadain, ancien ministre de la Bonne gouvernance, est accusé d’avoir influencé de manière déterminante la restructuration controversée du groupe. L’ancien Attorney General, Ravi Yerrigadoo, aurait quant à lui facilité juridiquement la mise sous administration spé ciale du groupe, contribuant ainsi à sa dissolution.

Plusieurs experts financiers et cabinets d’audit sont également dans le viseur de Dawood Rawat. André Bonieux, associé chez PwC, est mis en cause pour sa participation à l’évaluation financière ayant conduit à la liquidation de BAI, tout comme Mushtaq Oosman, administrateur désigné du groupe, accusé d’avoir géré cette administration spéciale de manière abusive. Yogesh Rai Basgeet, expert-comptable, est lui aussi impliqué, selon Dawood Rawat, pour avoir validé des rapports financiers jugés biaisés, tout comme Pricewaterhouse Coopers Ltd et PricewaterhouseCoopers International Ltd, que Dawood Rawat accuse d’avoir cautionné des analyses financières erronées. Yacoob Ramtoola et Georges Elie Chung Ming Kan sont également mis en cause pour leur rôle dans la dite plainte et cela, toujours selon ses dires, dans la gestion financière et les conseils fournis au gouvernement à cette époque.

D’autres cabinets d’audit internationaux sont cités dans cette affaire. BDO & Co Ltd ainsi que Brussels Worldwide Services BV sont soupçon nées d’avoir joué un rôle dans le traitement des actifs de BAI. Abdoula Sattar Hajee, expert financier, est accusé d’avoir contribué aux décisions ayant mené à la liquidation du groupe. Grant Thornton Ltd et Grant Thornton International Ltd sont également pointées du doigt pour avoir légitimé des pratiques financières que Dawood Rawat qualifie de douteuses. Enfin, l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice, Rames hwurlall Basant Roi, est soupçonné d’avoir pris des décisions monétaires et bancaires qui auraient précipité l’effondrement du groupe BAI.

Dawood Ajum Rawat soutient que la mise sous administration spéciale de Bramer Asset Management Ltd en 2015 a été orchestrée dans un but politique et financier visant à l’écarter définitivement du paysage économique mauricien. Il évoque une expropriation abusive, un complot institutionnalisé, une vendetta politique et un préjudice financier colossal, évalué à Rs 100 milliards. Il affirme que cette liquidation a causé des pertes irrémédiables non seulement pour lui, mais aussi pour des milliers d’employés et d’investisseurs, qui se sont retrouvés pris au piège d’une opération qu’il estime injustifiée et illégale.

L’affaire sera fixée par voie circulaire afin que les défendeurs communiquent leurs demandes de précision (ou ‘demands of particulars’).

Publicité