À l’heure où nous allions sous presse hier soir, la motion de censure du leader de l’opposition contre le speaker n’était pas encore soumise aux débats de nos élus et Best Losers. «This Assembly has no confidence in Mr Speaker», soutient Arvin Boolell. Ce n’est pas une première ce genre de démarche politicienne, c’est même sain, bien mieux que de se comporter en hooligans, et l’on sait déjà que la majorité parlementaire va essayer de retourner ladite motion contre l’opposition.

Cependant, en guise de bate rande, l’ancien leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, qui a promis de défendre bec et ongles son fils devenu speaker et qui avait jadis tout le soutien du chef de file des Travaillistes au Parlement, n’a pas attendu les débats pour ouvrir le feu : «Motion: this Assembly deplores and condemns the unbecoming behaviour of the Honourable Leader of the Opposition during proceedings of National Assembly prior to, during and after the election of Mr Speaker on Thursday 18 July 2024, who has by his conduct, brought his office and the dignity of the House in disrepute.»

Et voilà ! Le Parlement joue son injury time et Adrien Duval va probablement écouter la motion de l’ex-leader de l’opposition contre le nouveau : deux grands amis qui vont s’affronter au no 18 à défaut d’être des compagnons d’armes. Alors que Boolell et Duval s’entre-déchirent, le leader of the House qui a su détourner l’attention du peu honorable Phokeer (GOSK pour la postérité) se focalise sur les demi-teintes du quadricolore et des armoiries : «The main object of this Bill is to amend the National Flag, Arms of Mauritius, National Anthem and Other National Symbols of Mauritius Act 2022 so as to provide, as is currently the case, that monochrome, greyscale and line art version of the Arms of Mauritius and the Seal of Mauritius may, with such modifications and adaptations as may be necessary, be used on every official correspondence of the Government and on such other item of the Government, including the uniform of any Government department, as may be approved.»

La maison est en feu, mais il nous faut changer de rideaux. Pravind Jugnauth a la main sur le chronomètre; il attend désormais que Duval père s’occupe de ses anciens camarades. Comme il le faut. Par exemple en associant tout le PTr au MMM : «(...) Mal conçue, et mal présentée la PNQ devient une source d’embarras pour l’opposition. C’était sans aucun doute le cas cet après-midi (NdlR, hier) où Arvind Boolell nous a paru confus, embrouillé et totalement à côté de la plaque. Avec un salaire important, une belle voiture de fonction, trois gardes du corps, une secrétaire, un messenger et de jolis bureaux, Arvin Boolell doit absolument se ressaisir.» Et puis cette pique ultra personnelle : «Et c’est aussi son incapacité à résister aux demandes de Paul Bérenger et sa participation dans la manifestation illégale et honteuse dans l’enceinte même du Parlement le jour de l’élection du speaker qui m’a poussé à soumettre une motion de blâme historique contre le leader de l’opposition.»

Fin tacticien, le Premier ministre et Leader of the House attend sereinement l’heure propice pour dissoudre tout ce beau monde avant d’aller aux urnes.