En dépit d’une consultation populaire qui, au niveau de la participation des électeurs, ne fera certainement pas figure de référence dans l’histoire des cinq municipalités de l’île, le Ward 4 de Beau-Bassin– Rose-Hill (BB-RH) – la région de Roches-Brunes et Barkly – l’aura vécue autrement. Cela en ayant recours à une stratégie redoutable du Mouvement militant mauricien de faire sortir surtout ces électeurs qui comptent sur les autres pour gagner la partie.

«Elle a bien fonctionné cette stratégie», affirme Gaëtan Aurokium, sorti en deuxième position derrière André Toussaint. «Nos partisans ont fait le devoir que nous attendions d’eux. Le résultat est là. Ils ont décidé de placer leur confiance dans quatre personnes qui ont déjà siégé comme conseillers municipaux de Beau-Bassin–Rose-Hill. Des gens pour lesquels la proximité a un sens profond. Les élections sont derrière nous. Nous avons reçu le message que l’électorat nous a fait parvenir dans cette élection. Nous avons pris connaissance de l’origine de leur frustration. L’accord entre le MMM, le Parti travailliste et Resistans ek Alternativ a débouché sur un partenariat solide, que je comparerais volontiers à une clé qui ouvre les portes d’une maison où règne une ambiance de bonheur, où les amis d’un environnement respecté comme des papillons peuvent évoluer paisiblement.»

Même si le Ward 4 peut se vanter d’être passé en tête de liste dans une joute où le niveau de l’abstention a atteint un niveau record, les effets de ce phénomène sur les résultats pouvaient occasionner des surprises. À titre d’exemple, la fulgurante montée de Marie-Jude Chimène Hope ou encore celle de Jean Stéphane Durhone, du parti En Avant Moris, qui, avec 487 et 484 bulletins de vote en leur faveur respectivement allaient, au niveau de l’école du gouvernement de Roches-Brunes, donner l’impression que l’impossible était encore possible.

Cependant, le coup de pouce de ceux ayant le désir de voir de nouveaux visages au conseil municipal de BB-RH n’allait pas suffire pour repousser la force de l’Alliance du changement. L’arrivée du vieux routier qu’est Rajesh Bhagwan, tout souriant, aujourd’hui, ministre de l’Environnement, et celle de Karen Foo KuneBacha, ministre déléguée à la Jeunesse et aux sports, était le signe évident et définitif que la crainte d’un possible basculement des résultats ne pouvait plus atteindre l’Alliance du changement.

S’il y a un mot qui est revenu, à plusieurs reprises sur les lèvres, tout particulièrement des élus que sont André Toussaint, Gaëtan Aurokium, Hans Raj Harry Prakash Singh Bacorisen et Maryline Dominique Vancatasawmy, c’était «merci». Un mot pour clore le chapitre de la conquête du pouvoir et «la volonté de relever les défis qui les attendent».

Enfin, l’Alliance du changement pouvait célébrer dignement cette victoire. Seule fausse note : on avait oublié d’apporter des pétards.