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Changement climatique et «développement»
Bel Air: chaque grosse pluie devient une hantise
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Changement climatique et «développement»
Bel Air: chaque grosse pluie devient une hantise
À la rue Père Dorbec, à Bel-Air, l’eau s’est à nouveau invitée. © Dev Ramkhelawon
Les phénoménaux éclairs de samedi resteront gravés dans la mémoire de nombreux Mauriciens. La pluie qui a suivi, dans certaines régions, n’a apporté que désolation à ces familles qui continuent de subir les caprices de Dame Nature. C’est le cas des résidents de la rue Père Dorbec à Bel-Air. Les cours ont été submergées et l’eau a même envahi certaines maisons.
Imran Oodally et son épouse, Asmini, ont consacré leur week-end à éliminer l’eau qui a envahi leur maison. © Dev Ramkhelawon
C’est le cas d’Imran Oodally, qui dit habiter le village depuis les années 70. Quand nous le rencontrons, il est en train de pomper l’eau qui s’est infiltrée dans sa maison. «J’ai construit ma maison à huit pouces au-dessus de la route Royale. Ensuite, le conseil de district a rehaussé ce chemin et ma maison s’est retrouvée à huit pouces plus bas que la route. Quand il pleut, je dois casser le chemin pour aider l’eau à s’écouler et elle finit par atteindre un marais.» Cependant, la situation a changé lorsqu’une tierce personne est devenue propriétaire du marais. «Il est venu avec des camions de pierres et l’a comblé. Il avait l’intention d’y construire quelque chose, il y a environ trois ans.» Notre interlocuteur ajoute qu’il a informé les autorités compétentes et celles-ci ont reconnu qu’il était interdit d’obstruer cette zone. «Un stop order lui a été signifié et bien que rien ne se fasse sur le terrain, les pierres y demeurent, entravant l’évacuation de l’eau. On ne sait pas combien de temps la cour prendra pour rendre un jugement ; en attendant, nous sommes toujours confrontés aux inondations.»
De son côté, Serge Babet garde un oeil attentif vers le ciel. L’eau tarde à évacuer de son jardin. Il considère qu’il a de la chance de ne pas avoir eu de l’eau boueuse à l’intérieur de sa maison, contrairement à son voisin. «Cette situation se reproduit à chaque averse. Tous ceux qui sont au pouvoir, actuels ou passés, nous ont fait des promesses mais aucune n’a été tenue jusqu’à aujourd’hui. Il n’y a toujours aucun drain dans notre rue», déplore-t-il. Il estime anormal de devoir appeler les pompiers à chaque forte pluie. «Vendredi, ils étaient déjà présents dans notre jardin pour pomper l’eau, et hier (NdlR : samedi), ils ont dû revenir. La situation ne cesse de s’aggraver.»
Les images témoignent d’elles-mêmes, avec l’eau qui s’est infiltrée dans les jardins et maisons, détruisant tout sur son passage. © Dev Ramkhelawon
Alors que Serge Babet réside dans la région depuis 40 ans, la famille Lacroix y est, elle, établie depuis plus de 70 ans. En tant que l’un de ses plus jeunes membres, Olivier Lacroix affirme que ces conditions ne peuvent perdurer. «Nous avons dû construire notre maison sur des fondations solides et en hauteur, précisément pour éviter que l’eau ne s’infiltre dans nos habitations. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour tous ceux qui habitent cette rue.» Il partage que, face à cette situation persistante, sa voisine a préféré quitter sa maison pour en trouver une ailleurs. D’autres voisins soulignent également que les récentes constructions ont eu un impact sur cet endroit, en entravant l’évacuation de l’eau.
Vue de St-Pierre, samedi. © Beekash Roopun
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