Bernard Maigrot a interjeté appel, hier, en Cour suprême pour contester la sentence de 15 ans de prison que lui a infligée le juge Luchmyparsad Aujayeb le 1ᵉʳ août. Traduit en cour d’assises pour le meurtre de la styliste Vanessa Lagesse, il a été reconnu coupable à une majorité de sept contre deux par le jury. Il a déposé son affidavit contenant 33 raisons au greffe et servi ce document juridique au Directeur des poursuites publiques (DPP) et à la Master and Registrar de la Cour suprême.

Pour Bernard Maigrot, le juge a eu tort en droit d’avoir permis à l’accusation de présenter des preuves par la Dr Madhub-Dassyne, du Forensic Scientific Laboratory, en l’occurrence le washingtest épisode de février 2011, car cette preuve n’avait pas été révélée à la défense at pretrial stage. Un autre point est que l’existence du rapport du Pr Doutremepuich, daté du 1ᵉʳ avril 2011, n’a pas été révélée à la défense, causant ainsi une infraction aux droits constitutionnels de l’appelant à un procès équitable. Le juge ne s’est pas assuré que le Pr Doutremepuich révèle «all material relevant to the assessment of his ability as an independent expert including any material relevant to any potential conflict of interest and in any case failed to give any appropriate directions to the jury».

Par ailleurs, le juge n’a pas informé le jury comment et quand l’ADN de Bernard Maigrot avait été transféré aux pièces à conviction. Il a aussi failli, dans son summingup, à attirer l’attention du jury «to the pertinent issues which plagued the testimony of Pr Doutremepuich» pour fournir des informations aux experts de la défense. Le juge n’a pas non plus donné de directives au jury de prendre en considération le fait que le Pr Doutremepuich «had not followed that guidance, despite in fact advising the prosecution on the washing protocol issue directly related to ‘how and when’».

De plus, la poursuite a clos son dossier sur la base que Bernard Maigrot a menti et émis des demi-vérités dans son interview du 24 mars 2001 quand «he did not initially disclose the details of his ongoing relationship with the deceased». Selon la défense, le juge n’a pas mis l’accent sur le délai de 23 ans entre le meurtre de Vanessa Lagesse et le procès intenté à l’appelant. Il n’a pas donné des directives au jury de considérer «the issues from the delay and the inevitable disadvantages to the appelant, which flowed from the passage of time».