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Private Secondary Education Authority
Bilan accablant mais… statu quo !
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Private Secondary Education Authority
Bilan accablant mais… statu quo !
La PSEA est restée archaïque et les problèmes se sont multipliés, depuis plus de deux décennies, déplore l’auteur.
Quels changements à la Private Secondary Education Authority (PSEA) ? Les malheurs du secondaire privé semblent s’éterniser, car malgré le triste bilan du directeur, époux protégé de l’ex-ministre de l’Éducation déchue, ce dernier demeure toujours en poste et ses frasques continuent de plus belle. Ce qui a contraint la Private Secondary Education Authority Staff Union à déposer, au nom de l’inspectorat, une nouvelle dispute industrielle devant la Commission for Conciliation and Mediation par rapport à la mise sur pied d’un comité pour l’approbation du paiement des subventions aux collèges, comité jugé inacceptable par le syndicat. Les employés de la PSEA considèrent que leurs emplois et leur statut sont menacés et sont déterminés à étaler en public toutes les carences non révélées jusqu’ici dans l’espoir de captiver l’attention du nouveau ministre de tutelle.
Le «School Management Committee» opérant en catimini
Selon des recoupements d’informations, trois Principal Supervisors (PS) promus en août 2024 ne sont pas autorisés à approuver le paiement des diverses subventions aux collèges après inspections et vérifications techniques comme le faisaient leurs prédécesseurs depuis 2009 selon leur scheme of duties. Les pouvoirs d’autorisation des nouveaux PS ont été réduits à de simples recommandations, tandis que les Supervisors, qui faisaient des recommandations, ne font à présent que donner leurs points de vue quand ils sont sollicités. Par contre, un School Management Committee (SMC) aurait été mis sur pied en toute opacité, regroupant deux officiers des Human Resources nouvellement recrutés en 2024, un recteur de collège d’État qui n’a rien à voir avec la PSEA, et deux membres du conseil administratif de la PSEA – en l’occurrence le directeur du MIE et le représentant du ministère de l’Éducation –, tous n’ayant aucune expérience technique dans la gestion des collèges privés.
Ce comité, affirme-t-on, est chargé d’approuver le paiement des salaires des enseignants et autres allocations pour Heads of Departments, Section Leaders, ainsi que le School Teacher Entitlement, etc., qui faisaient partie des responsabilités du cadre technique de la PSEA. Cela va sans dire que les membres venant de l’extérieur siégeant au sein du SMC sont payés des allocations des fonds publics sans être redevables, contrairement aux employés.
Or, tout porte à croire qu’il s’agit d’un conflit d’intérêts outrageux entre l’ex-ministre de l’Éducation et son époux, le directeur de la PSEA, qui aurait favorisé l’institution de ce comité pour avoir un contrôle absolu sur le paiement des subsides. Par conséquent, cela retarde énormément tout le travail à la PSEA et, en particulier, le paiement des employés de collèges et le déboursement d’autres éléments de subsides, affectant ainsi le bon fonctionnement des collèges.
En revanche, le syndicat attire aussi l’attention sur plusieurs allégations de conflits d’intérêts à l’encontre du directeur lui-même, rapportées à l’ICAC et restées sans suite – ce qui contredit ses actions visant à démanteler les prérogatives de l’inspectorat sur la base d’une allégation frivole datant de 2023, déjà rejetée par l’ICAC.
La «New Comprehensive Grant Formula» mise à l’index
Peu après que le directeur de la PSEA venait, sur le plateau de Télé-Plus, défendre bec et ongles son nouveau système de subsides aux collèges privés, l’ex-ministre des Finances, suite aux doléances de la Fédération des managers des collèges subventionnés (FOM), avait trouvé juste de limiter les dégâts de cette New Comprehensive Grant Formula (NCGF) en leur octroyant un ‘overall per capita grant’ pour réhabiliter la gestion des établissements secondaires privés. Cette décision ministérielle avait atterri telle une gifle retentissante sur la joue du grand parrain de cette nouvelle formule, laquelle serait injuste tant dans le fond que dans l’implémentation. Et puis, est arrivée la cerise sur le gâteau : selon la presse écrite, lors de sa rencontre avec la FOM, l’ex-ministre de l’Éducation leur aurait donné l’assurance que le système actuel de paiement de subsides serait revu, attestant par cela qu’il est défaillant. Qui oserait en dire le contraire ?
C’était, dès le début, le sort prévisible d’une NCGF issue de décisions unilatérales et imposée à outrance, frisant une forme de nationalisation des collèges privés. Sinon, pourquoi avoir expulsé la FOM du Conseil d’administration de la PSEA et du Technical Working Group (TWG), sous prétexte de conflit d’intérêts, alors que les propriétaires de collèges ont toujours été des partenaires clés du secondaire privé ?
Les «Norms and Standards» mis au rancart
D’abord, l’abolition des Annual Assessments et l’avènement du Bloc Grant System en 2016 avaient porté un coup fatal au développement et à l’initiative, car les collèges stagnants ne souffrent plus de manque à gagner, tandis que ceux voulant progresser davantage n’ont ni moyens ni incitations pour mieux faire. À présent, le site web de la PSEA – qui reste la vitrine de cet organisme pour le public – est décoré avec des Norms and Standards pour plus de 25 facilités éducatives, comme des laboratoires, des salles spécialisées, des terrains de jeux, etc., développées depuis 2018 et centrées sur la qualité au lieu du return on investment, suite aux recommandations d’un précédent rapport du TWG. Cependant, l’actuelle NCGF aurait coupé tous les liens entre ces Norms and Standards et le paiement des subventions aux collèges pour leurs facilités éducatives. Depuis cela, on n’amende plus ces standards selon l’évolution des programmes d’études et les besoins du secondaire privé qui évoluent constamment.
Donc, toute requête des collèges par rapport au décaissement de fonds pour l’acquisition du matériel et des équipements pour l’enseignement n’est plus régie par ces Norms and Standards proclamés et acceptés dans tout le secteur. De ce fait, le directeur de la PSEA détient maintenant le loisir absolu de refuser ou d’accepter arbitrairement chaque requête selon son bon vouloir, ce qui laisse le champ libre à l’injustice et à la discrimination.
Les Norms and Standards mis au rancart, même les dépenses agréées sont décaissées tardivement, voire plusieurs mois après, et entre-temps, les étudiants restent sans le matériel. À qui profite un tel système dont la priorité semble être la réduction des dépenses au détriment de l’instruction, en cadenassant le développement des collèges au lieu de l’encourager ?
La saga interminable de l’éligibilité des enseignants
On connaît déjà les retombées de l’introduction non préparée de la PGCE parmi les qualifications requises pour être enseignant. La manière dont cet amendement avait été conçu et imposé en 2022 pour dédouaner le directeur est à l’origine du calvaire des aspirants-enseignants et de la pénurie de professeurs qui perdure dans le secteur, dont les principales victimes sont les étudiants. Ironiquement, plusieurs certificats d’équivalence octroyés par la Higher Education Commission sont rejetés par la PSEA car, dit-on, c’est le directeur qui aurait le dernier mot sur l’éligibilité et l’interprétation des règlements promulgués par son épouse ! Rappelons que la responsabilité de se prononcer sur l’éligibilité des enseignants fut enlevée aux Principal Supervisors pour être attribuée au School Management Committee composé de novices dans le domaine. On avance que ce Comité n’est qu’un trompe-l’œil pour masquer l’autocratie du directeur et les erreurs commises restent toujours impunies.
Aucune solution aux vrais problèmes qui rongent le secteur
Le renouvellement annuel de l’enregistrement des managers des collèges privés introduit en 2023 n’est qu’un outil pour sévir contre ceux ne se trouvant pas dans le bon registre du directeur. Ainsi, un critère sur mesure pour exclure certains est la limite d’âge de 70 ans. Cependant, pour des raisons obscures, quelques-uns bien au-delà de la limite d’âge autorisée sont toujours maintenus en fonction. En fait, ce règlement n’apporte aucune solution aux vrais problèmes récurrents dans le secondaire privé, car certains mauvais propriétaires de collèges ne répondant plus à ce critère ne font qu’employer des managers qui deviennent tels des pantins dansant toujours au son des caprices de leurs maîtres. Donc, rien n’a changé dans le fond et face à cela, la PSEA demeure toujours impuissante.
L’absence de structures de contrôle appropriées et d’incitations pour améliorer est responsable de la dégradation continuelle de la situation. Au lieu de favoriser l’innovation, on étouffe les établissements secondaires privés en les obligeant à se cantonner dans une vision unique et centralisée de l’éducation. Vingt ans n’ont pas suffi à la direction actuelle de la PSEA pour assainir et démocratiser ces structures régulatrices. Au contraire, au lieu de construire, on a démantelé ; au lieu d’avancer, on a régressé.
La «Quality Assurance Division» en panne
La Quality Assurance Division (QAD) de la PSEA est une section inerte sur le dos des contribuables. Pour la petite histoire, après le départ de l’inspectorat pédagogique de la PSSA en l’an 2001, ce n’est qu’en 2018 qu’on aurait trouvé la nécessité de restituer à la PSEA une unité s’occupant de la pédagogie uniquement. Alors que la Section Supervision avait déjà des cadres qualifiés en pédagogie, la direction aurait placé cette division au-dessus de la Section Supervision et limité l’accès à la QAD qu’aux postulants moins expérimentés venant de l’extérieur. Ce faux départ aurait tout gâché. Débutant avec six officiers qualifiés dans trois domaines seulement et dirigée initialement par un ex-recteur des collèges d’État, suivi d’un ex-officier du ministère à la retraite, tous deux embauchés sur contrat, le sort de cette section était déjà scellé. Le mandat principal de la QAD a été de faire le suivi de l’Extended Program, mais les premiers résultats se sont avérés catastrophiques avec 97 % d’échec aux examens de la NCE.
À présent, pour plus d’une centaine de collèges et des dizaines de matières, il ne reste que quatre officiers assumant le rôle de figurants dans des colloques et réunions tenus par le ministère de tutelle. Pratiquement, aucune contribution tangible et visible à l’amélioration des résultats, que ce soit au niveau global dans les examens de NCE, SC ou HSC, ou au niveau des divers sujets. Après cela, l’ex-ministre déclarait à l’Assemblée nationale que tout avait été mis en œuvre pour la réussite des élèves. Malheureusement, comme dirait l’anglais : The operation was a success but the patient is dead! Quelle peine !
Carences administratives et stagnation
Les employés sont unanimes à dire que, depuis plus de deux décennies, la PSEA est restée archaïque et que les problèmes se sont multipliés et empirés. Pas d’informatisation ni de banque de données électronique accessible à tous ceux concernés ; le gros du travail se fait toujours par des méthodes traditionnelles et lentes. Impossible de travailler à distance pendant les lockdowns ; impossible d’accéder à des informations datant de quelques années. Les problèmes interminables de retard dans le paiement des salaires ou autres allocations sont restés entiers ou se sont empirés depuis ces derniers vingt ans sous l’actuel directeur.
D’autre part, le poste de Deputy Director reste toujours vacant, il n'y a pas de cantine ni de plan d’assurance médicale pour les employés et une déconnexion totale entre les différentes sections. De plus, le recrutement de personnel n’est jamais accompagné d’un vrai passage d’expérience pour favoriser la continuation et la synergie, si indispensables au progrès.
L’état piteux de l’infrastructure
Rien n’est à point à la PSEA. Pour une autorité éducative, une agency de régulation, supervisant l’infrastructure et l’administration de 115 collèges privés, elle est loin d’être un modèle inspirant le respect et l’autorité à l’instar de la MES ou de la MIE. Outre le vieux bâtiment colonial délaissé et en décrépitude, les visiteurs sont choqués de constater un parking délabré, une clôture rouillée et endommagée, des fils électriques pendants, des débris sous les varangues, des colonnes éclatées et colmatées, et la peinture du bâtiment abîmée. Depuis l’arrivée du directeur en 2005 et de son épouse comme ministre de tutelle en 2014, presque deux décennies se sont écoulées et voilà ce qu’ils vont léguer aux employés et à leurs successeurs. Les élections obligent, on aurait procédé récemment à des améliorations ridiculement cosmétiques pour les beaux yeux des employés dans une vaine tentative de raviver le défunt feel-good factor à la veille des législatives !
L’urgence de la situation
Le public en a marre d’un organisme rongé par la mauvaise administration et se retrouvant en net déphasage avec son temps grâce à une mainmise totale d’un couple protégé par l’ancien régime. Ce serait peine perdue pour le directeur, fidèle à son habitude, de trouver des excuses et des bouc-émissaires. Les conséquences néfastes parlent d’elles-mêmes et l’avenir de nos enfants exige impérativement un changement en toute urgence. Dans ces conditions, laisser en poste ce directeur, même pour quelques mois, serait s’exposer au pourrissement davantage de la situation ainsi qu’aux sabotages. Le cri de cœur de la population est donc lancé à l’attention du nouveau ministre de l’Éducation nationale.
Le Prof
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