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Elections de 2019
Bilan quatre ans plus tard: Covid, chatwas et compagnie
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Elections de 2019
Bilan quatre ans plus tard: Covid, chatwas et compagnie
C’était le 7 novembre 2019… L’alliance Morisien sortait gagnante des élections générales, faisant élire 38 députés. Les nouveaux ministres prêtaient serment le 12 novembre et le 21, tous les parlementaires en faisaient de même au Parlement... Cela fait quatre ans donc que l’alliance gouvernementale est au pouvoir. Le bilan quelque 1 460 jours plus tard ? Surtout qu’à peine son mandat entamé, elle devait faire face à une des plus graves crises que le monde a subies : le Covid-19…
La pandémie a d’ailleurs souvent été brandie ; le gouvernement a affirmé qu’il n’a pu mener à bien ses projets parus dans le manifeste électoral en raison de celle-ci, alors qu’elle a sévi chez nous entre 2020 et 2022. Mais le Covid-19 a-t-il été utilisé comme paravent dans certains cas ? D’abord, il y avait 15 mesures phares qui avaient été annoncées. On peut créditer le gouvernement d’un bon score de ce côté, même si nuancé, car il a tenu promesse en ce qui concerne l’augmentation de la pension – qui doit encore atteindre les Rs 13 500, la révision du salaire minimum, la création de 10 000 emplois dans le secteur public, les manuels scolaires gratuits, la subvention accordée aux propriétaires des taxis, l’abolition de la taxe municipale sur l’immobilier, la politique de tolérance zéro envers la plastique et l’augmentation de la subvention pour des traitement médicaux à l’étranger. En revanche, il reste beaucoup à faire au chapitre de la fraude et de la corruption et dans le combat contre le trafic de drogue – une des préoccupations majeures de la population selon le dernier sondage Synthèses-l’express. Il faut dire qu’en ce qui concerne ce fléau, la situation a empiré de façon stupéfiante, malgré les saisies comptabilisées en milliards de roupies et les arrestations. La drogue continue à faire des ravages…
Par ailleurs, là où cette alliance n’a pas d’excuse possible, c’est au niveau de la bonne gouvernance et la démocratie. Un bilan négatif, d’autant que pour cela, il ne peut blâmer le Covid... Attardons-nous ainsi à la page 31 du manifeste électoral de l’alliance Morisien, au chapitre de gouvernance/ démocratie.
Pour l’Egalité des chances : «Nous veillerons à ce que la parité entre les genres soit respectée dans tous les domaines sur les lieux de travail.» – Peu de progrès réalisé.
Le fonctionnement de la Public Service Commission de la Disciplines Forces Commission et du Local Government Service Commission sera revu : Rien n’a changé, l’opacité est toujours de mise.
Bonne gouvernance : «chatwaisation»
Le nouveau code d’éthique pour les élus imposera une conduite exemplaire : Le Stag Party – on ne citera que celuilà – est une preuve que la conduite de certains semble avoir empiré…
La gouvernance institutionnelle paraétatique sera renforcée en assurant plus de représentativité sur les conseils d’administration: Aucun renforcement noté.
Des compétences spécialisées seront recherchées et développées afin de rendre nos institutions plus efficaces : C’est le contraire qui est pratiqué avec la nomination des petits copains et récemment un nominé, sans qualification pour un poste, a dû démissionner sous pression populaire.
Les parlementaires seront tenus d’informer l’Assemblée nationale de toute nomination d’un parent proche à des postes à haute responsabilité, notamment au niveau de CEO et président de conseil d’administration : Qui l’a fait ?
Des critères de sélection bien définis seront introduits pour les nominations aux conseils d’administration : Toujours des petits copains qui sont à la tête de ces conseils.
Les institutions paraétatiques bénéficieront d’une plus grande indépendance dans la réalisation de leur mission respective : De quelle indépendance parle-t-on si ces nominés politiques «chatwaisés» font toujours la courbette devant leurs ministres et autres élus ?
La réforme sur le financement des partis politiques sera réintroduite à l’Assemblée nationale : Il ne reste qu’un an pour concrétiser cette promesse...
Démocratie : renvois en série
Une réforme électorale qui assurera la stabilité politique et sociale dans le pays sera à l’agenda de l’alliance Morisien : L’espoir fait vivre…
Des amendements appropriés seront introduits afin de clairement déterminer les échéances pour les élections municipales et villageoises : Comment croire à une telle promesse quand le gouvernement a renvoyé les élections municipales à trois reprises ?
Economie : fonds et porte-monnaie vide
Tout le monde s’accorde à dire qu’au niveau économique, avec la pandémie, le ministre des Finances a dû revoir sa copie. Il est venu avec une série des mesures incitatives pour que notre économie ne s’écroule pas complètement, surtout pour éviter des licenciements. Mais là où les travailleurs ont été déçus, c’est quand le National Pensions Fund a été remplacé par la Contribution sociale généralisée (CSG). D’ailleurs, tout d’un coup, on a appris que les Rs 25 milliards de la CSG s’étaient ‘volatilisées’, que la caisse est vide. Un boulet que le ministre des Finances traînera jusqu’aux prochaines élections générales.
Côté économie, une des préoccupations majeures demeure en outre le coût de la vie, de nombreux Mauriciens ayant du mal à joindre les deux bouts pendant que des milliards sont injectés dans des projets pas toujours prioritaires, affirment des détracteurs.
Education : fail
On avait annoncé un programme «After School et des Outdoor and Adventure Activities dans le cursus scolaire. On n’a rien vu venir jusqu’ici et désormais, on ne peut utiliser le Covid comme prétexte.
Mais c’est au niveau de la réforme du nine-year schooling, certes pas annoncé dans le manifeste électoral que ce ministère a failli lamentablement ; le taux d’échec au NCE rappelons-le est de 96,4 %... Au niveau supérieur, la promesse d’attirer des universités de renom est semble-t-il morte dans l’œuf.
Santé : piqûre de rappel
Si rats, punaises et aliments périmés ont dominé l’actualité durant les semaines écoulées, la Santé n’est pas totalement sous respiration artificielle côté bilan, malgré des épisodes indigestes. Covid mis à part, il faut admettre qu’il y a eu de bonnes intentions avec l’ouverture d’un hôpital spécialisé dans le traitement du cancer, la construction d’un nouvel hôpital à Flacq, entre autres. N’empêche que le secteur demeure mal en point et que des améliorations rapides sont nécessaires.
Services publics : 24/sek
En cette période estivale, la distribution d’eau 24/7 revient sur le tapis, comme chaque année. Et déjà, avant – voire malgré – les grosses pluies de ces derniers jours, les robinets sont toujours en souffrance dans certaines régions. Il faut dire que cette promesse ne date pas d’hier, mais elle tombe toujours à l’eau. Au niveau de l’assainissement des eaux usées, il y a beaucoup de retard à rattraper, d’autant que très souvent il y a des conflits ministère-contractuels qui retardent le processus.
Agriculture : dans les choux
Encourager la production de sucre bio et organique, disaiton. Développer de nouvelles espèces de cannes à forte teneur de sucre et de bagasse, évaluer des projets de production du biodiesel, la transformation des produits tels que l’avocat, l’ananas, la noix de coco, le fruit à pain pour la production d’huiles, de pâtes de farine de crèmes, entre autres, disait-on. Ben, à part dire, on n’a pas fait grand-chose…
Jeunesse et sports : saut d’obstacles
Au niveau du ministère des Sports, pas mal de réalisations sont notées. Le nombre de médailles récoltées aux derniers Jeux des îles de l’océan Indien et dans plusieurs compétitions au niveau mondial, témoigne des progrès accomplis par nos athlètes – et de leur volonté sans faille surtout – avec le soutien du ministère. Mais à trop se focaliser sur le stade de Côte-d’Or, surtout que celui-ci est maintenant mis à la disposition de l’organisation des concerts, le ministère décourage la décentralisation, alors que les jeunes talents attendent d’être découverts et coachés dans toutes les régions. Notre sport roi, le foot, peine en outre à redresser sa couronne. Et le ministère est critiqué pour son incapacité à relancer cette discipline en proie à toutes sortes de polémiques.
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