Diantre, qui a dit que le loto c’était mal ? Grâce à lui, une famille dans la misère a pu être relogée. Elle a bénéficié de gains de Rs 73 000, sans même avoir joué ce ticket rouge et blanc porteur de tant d’espoir. Si c’est pas un miracle ça ! Sans Lottotech, l’évêché n’aurait peut-être pas pu aider cette mère et ses cinq enfants.

Enfin, le gouvernement, lui, c’est Rs 117 millions qu’il doit trouver pour reloger ses 1 300 marchands ambulants rien qu’à Port-Louis. Sans compter les millions déjà dépensés. Ça en fait des actions Lottotech à acheter.

Aucun fonds d’investissement n’est capable de lui trouver un placement avec une telle plus-value. Quoique, si l’on faisait entrer en Bourse une action «marchands ambulants», il est sûr qu’elle prendrait tout de suite de la valeur. Tout le monde voudrait investir dedans, un vrai jackpot !

Le pire, c’est que les autorités n’ont pas compris qu’aussitôt relogés, les marchands ex-ambulants seront remplacés par d’autres. Et ce sera la même pagaille. À ce rythme, il n’y aura plus de place pour les accueillir (à moins que l’évêché ne mette ses églises à leur disposition, après tout, elles ne servent guère en semaine et sont bien entretenues grâce à IPRO). Parce que le principe d’un marchand ambulant, c’est d’aller là où se trouve le chaland. Or celui-ci est dans la rue. Les colporteurs voudront toujours se mettre sur le passage des piétons. C’est dans leurs gènes. Comme les oiseaux migrateurs qui reviennent chaque année à l’estuaire de Terre-Rouge. Même si ces drôles d’oiseaux des rues, eux, reviennent à une fréquence surhumaine et sont bien plus nuisibles.