Plus vénérienne que la syphilis, plus tenace qu’un morpion, plus folle que la dengue, plus effrayante que l’Ebola : la rage. Appa rue pendant la période koz-koze et on-off, elle semble, selon les dentistes, opticiens, vétérinaires et psychopathologues, se répandre au sein de la population comme une traînée de poudre à canon. Leur diagnostic : «Dimounn byen byen amerde.»

Gravement atteints, certains die-hard, die-mou et autres mordus de la chose politique prévoient une explosion imminente du volcan qui se réveille, semble-t-il, après un très long sommeil. Armés de leur rotin bazar, voire de leur dibwa koulou, les citoyens furieux, qui ont la rage au ventre et ailleurs promettent de mettre une sacrée raclée à Ali Baba, ainsi qu’à tous les voleurs.

Écume au coin des lèvres, catapulte entre les mains et expressions imagées entre les dents, certains promettent d’envoyer les profi ter, jouisseurs, dinosaures, bourriques, coqs et toute la ferme dans karo kann. Parmi les slogans scandés par les enragés : «Un peuple Tout-nie, un pays mauxderne.» Ou encore «Bizin sanz sanzman» et «No they can’t», car les expatriés s’y sont mis aussi.

Selon des recoupes qui mentent rarement, des experts de l’Organisation mondiale de la santé mentale seront bientôt dépêchés chez nous pour identifier les souches et les origines du virus, baptisé «mutant y», responsable de ce mal-être.

Les premières analyses effectuées en laboratoire laissent pour l’instant supposer qu’il s’agirait d’une allergie chronique au cinéma des politiciens. Les premiers symptômes sont la nausée, les migraines et les yeux qui piquent. L’on apprend également que certains outrés seraient morts de rire dans certains cas.