Un certain «collectif de réflexion et de prières», s’emporte contre la pub radio de Durex à l’occasion de la Saint-Valentin. Cette réclame pourrait «inciter les jeunes à la débauche». Comme si les jeunes comptaient sur la publicité pour s’initier aux joies du sexe !

De grâce, membres de ce collectif, priez – en silence de préférence –, mais ne continuez pas à «réfléchir». Vous risquez de vous rendre compte que des gamines deviennent filles-mères parce qu’on n’ose pas parler de sexualité. Que des enfants abusés se croient coupables car on n’ose pas parler de sexualité. Que des femmes ne connaîtront jamais le plaisir car on n’ose pas parler de sexualité.

Déjà qu’on ne peut pas discuter de religion, dans ce pays, si en plus on ne peut pas causer de sexe ! Pauvres de nous ! Il ne nous reste plus que la politique, et on voit ce que ça donne. Ça oblige à carburer aux stimulants sexuels.

«C’est immoral», s’insurgent encore ces religieux à propos de la pub. Alors qu’elle est surtout humoristique. Par contre, ils ne s’offusquent pas que l’on reprenne le nom d’un saint pour en faire une fête commerciale, bassement matérielle, fort peu spirituelle !

La critique de l’aspect mercantile des choses est à géométrie variable. D’ailleurs, croyez-vous que tous ces jeunes (ou moins jeunes) couples s’embêteraient à se faire des cadeaux et à passer une soirée dans un restaurant bondé si ce n’était pas pour finir par faire l’amour (aussi synonyme de relations sexuelles, oops pardon, quelle vulgarité !) ? Voilà le but de la «saint» Valentin. C’est sain… si on utilise des préservatifs.