Pendant qu’à Maurice on bouffe du «Lion», au Zimbabwe on en mange pour de bon. Mais pas que. De l’éléphant, du buffle, de la zibeline, de l’impala aussi… Ce n’est pas comme sur les avions d’Air Mauritius : poulet ou poisson uniquement. Mugabe sait bien recevoir, lui. Il organise aujourd’hui sa grande fête d’anniversaire. Et pour les anniversaires, c’est bien connu, plus vous voulez avoir des cadeaux, plus vous invitez de monde. Lui espère 20 000 cadeaux. Parce qu’à 91 ans, il pense à assurer sa retraite. La solution trouvée par son acolyte mauricien pour ses vieux jours, entasser des liasses de billets dans des coffres, n’est pas efficace dans son cas. Parce que posséder des dollars zimbabwéens, désormais abandonnés, c’est comme entasser des vieux journaux. Chez Navin, il y a en plus le côté affectif d’avoir la tête à papa sur les billets. Donc, il reste à Mugabe les cadeaux. Bon, si, par exemple, Ali Bongo lui offre des devises, il ne va pas cracher dessus. Ce n’est pas comme notre ministre de la Fonction publique, qui fait la fine bouche. Alain Wong a refusé l’appareil de douche à gaz que lui a offert une société chinoise. Remarquez, Mugabe non plus n’en aurait pas voulu. Mais pas pour les mêmes raisons. D’abord, c’est trop «cheap». Ensuite il risque de s’exclamer : «Quoi, je pue, je suis sale ? J’ai besoin d’une bonne douche ? Qu’on coupe la tête à ce donateur !» Notre ministre est plus diplomate (depuis l’affaire des coffres, j’hésite à utiliser ce mot…). Il dit : «Donnez-le à la plateforme citoyenne.» Sous-entendu, «ça va les gars, j’ai compris, je prendrai mon bain avant de venir la prochaine fois». Il fait amende «honourable», lui.